Après de nouvelles pressions des États-Unis et de l’Union européenne ce lundi, les autorités russes ont finalement accepté de prendre en compte l’état de santé de l’opposant Alexeï Navalny qui a été transféré à l’hôpital suite à sa grève de la faim qui dure depuis trois semaines.

L’information est tombée en fin de matinée ce lundi sous la forme d’un communiqué très bref des services pénitentiaires russes : « Il a été décidé de transférer Alexeï Navalny vers un centre hospitalier carcéral situé dans la région de Vladimir ».

Alexeï Navalny doit être transféré dans la colonie pénitentiaire IK3, située à 80 kilomètres environ de celle où il est incarcéré. Cette colonie à régime strict est doté d’équipements médicaux. Les services pénitentiaires russes affirment également que l’état de santé de l’opposant est « satisfaisant » et que des vitamines lui ont été prescrites, avec son accord.

Alexei Navalny observe une de la faim depuis la fin du mois de mars, et selon son entourage son état de santé s’est nettement dégradé ces derniers jours. Plusieurs médecins proches de l’opposant affirme que celui-ci est en danger de mort, son niveau de potassium dans le sang pouvant provoquer un arrêt cardiaque. Ces médecins ont demandé à ce qu’Alexeï Navalny soit immédiatement placé en soins intensifs.

Une inquiétude partagée par l’épouse de l’opposant qui a pu lui rendre visite en début de semaine dernière. Selon Ioulia Navalnaya, son mari, qui a perdu neuf kilos depuis le début de sa grève de la faim, est épuisé, et éprouve des difficultés pour s’exprimer.

Accusées de ne rien faire pour soigner l’opposant les autorités russes ont rejeté ces accusations. « Nous ne laisserons pas mourir en prison Alexeï Navalny » a notamment déclaré l’ambassadeur russe en Grande-Bretagne, ajoutant qu’à son avis l’opposant avait entamé sa grève de la faim uniquement pour « attirer l’attention » sur son cas. Le Kremlin rejette d’ailleurs les mises en garde occidentales sur l’état de santé de Navalny

Des manifestations de soutien à l’opposant sont annoncées pour mercredi mais dans un communiqué ce lundi, le ministère russe de l’Intérieur met en garde : « Les unités du ministère de l’Intérieur et des autres forces de l’ordre ne permettront pas une déstabilisation de la situation et prendront toutes les mesures qui s’imposent pour le maintien de l’ordre ».

RFI