Après dix jours passé dans la région de Mamou, les porteurs du projet ‘’224 objectifs BAC’’ ont conféré ce vendredi avec la presse sur le déroulement de ce projet social. Il consistait à mobiliser les enseignants volontaires pour apporter un appui pédagogique aux candidats au baccalauréat 2019 de la région de Mamou.

Pour les initiateurs du projet, le choix de la région de Mamou n’est pas fortuit, « c’est un projet social et qui parle du social, parle forcément de la citoyenneté, qui consistait à aller donner une assistance aux élèves candidats au baccalauréat. Cela est venue suite à un constat, vous savez depuis deux ans les résultats au baccalauréat c’est un peu la cata, si vous regardez sur nos t-shirts, c’est écrit ‘’74% c’est trop « . C’est parce que depuis deux ans le taux d’échec au baccalauréat tourne autour de 74%, ce qui veut dire que plus de 7 jeunes sur 10 échouent aujourd’hui en Guinée. L’année dernière nous avons constaté que la région de Mamou était la région la plus affectée, ils ont présenté 1898 candidats et seulement 265 ont été admis, et donc c’était plus de 80% d’échec dans la région de Mamou. Seulement 13,96 % d’admis et on c’était dit que c’était trop, on aurait aimé prendre ce projet et l’implémenter par tout en Guinée, mais on n’avait pas les moyens. C’est un projet financé par les bonnes volontés, il faut signaler que les élèves de l’intérieur ont la soif d’apprendre(…) », à souligner Mohamed Aly Kondé, coordinateur du projet.

Loin, Mohamed Aly Kondé coordinateur du projet ‘’224 objectifs BAC rajoute :

« On a été dans la région de Mamou, on a déroulé comme on a pensé avec les quelques difficultés qui peuvent entraver le bon fonctionnement du projet. Nous avions été surpris de la mobilisation des enfants du fait qu’ils s’intéressent au projet qui, au départ laissait croire à certains que c’était une perturbation du processus normal de la programmation des examens, notamment le baccalauréat. Mais c’est tout à fait le contraire, nous avons été à Mamou, on s’est entretenue avec près de 2 miles et quelques candidats, nous leur avions transmis la méthode pour aborder les différents sujets au BAC sans aucune prétention de leur avoir enseigné le programme entièrement ».

De la fécondation de l’initiative, à la réalisation du projet, ils (les porteurs du projet 224 objectifs Bac) affirment avoir rencontré des difficultés tant auprès de l’autorité du système éducatif qu’au niveau de la mobilisation des enseignants volontaires. Les initiateurs du projet ‘’224 objectifs BAC’’ n’ont pu mobiliser que 23 enseignants au total, pour un total de 2155 candidats au baccalauréat dans les trois préfectures de la région de Mamou.

« Après la sélection des enseignants qui devrait aller avec nous à l’intérieur du pays, nous avions décidé que je me rends en premier pour aller prendre contact avec les autorités régionales, préfectorales de Mamou et donc j’ai commencé par rencontrer les autorités de Mamou où j’ai pris contact avec l’inspecteur régional de l’éducation et le directeur préfectoral de l’éducation, j’ai fait la même la chose à Pita et à Dalaba. Mais il faut le dire que le premier contact n’a pas du tout été facile, parce qu’on a plutôt été vue comme des perturbateurs, au lieu d’être vue comme des personnes qui viennent apporter à des frères et des sœurs ( …). A Dalaba nous avions eu beaucoup de difficultés avec le directeur préfectoral de l’éducation (DPE) qui nous avaient dit qu’il n’était pas possible que nous travaillions à Dalaba, puisque nous ne disposons pas d’ordre de mission. C’est après plusieurs échanges avec la complicité de certains contacts au Ministère de l’éducation Nationale et l’alphabétisation (MENA) qu’il nous laisse travailler tout en s’adhérant à notre initiative. Notre initiative a permis aux autorités de l’éducation de la région de Mamou de comprendre qu’il y avait des professeurs qui ne terminaient pas leur programme », explique Ibrahima Djouldé Diallo responsable à la mobilisation et à la gestion des enseignants volontaires.

Pour le coordinateur, ce projet était très mal vu ou compris par certaines personnes de la région. Il renchérit les propos sur des difficultés rencontrées du responsable à la mobilisation et à la gestion des enseignants volontaires.

« C’était des mauvaises incompréhensions, dû par exemple, peut être à la mauvaise explication du projet au départ, certains non pas compris comment est-ce que des volontaires pouvaient venir sans rien demander à des enfants, pendant que d’autres leur faisaient payer de 250 miles à 500 miles pour des cours de révision. Nous nous venons leurs enseignés gratuitement, d’autres ont pris dans l’autre sens, qu’on venait faire une démonstration de connaissance pour mettre en mal les enfants et leurs enseignants, mais non ce n’était pas comme ça, nous nous sommes mis à leurs dispositions et ils l’ont compris à la fin, ils nous ont félicités ».

L’objectif fixé par les concepteurs de ‘’224 objectif BAC’’ est accroître le taux d’admission des candidats au baccalauréat dans la région de Mamou, qui était à l’année dernière 13, 93%. Selon le coordinateur, ils cibleront l’année à venir d’autres régions où le taux d’admis sera faible.