L’Argentine affrontera le Maroc en match amical, le 26 mars prochain à Tanger. Pour faire venir l’Albiceleste – et probablement sa star Lionel Messi – dans le nord du royaume, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a été obligée de s’engager financièrement.

La dernière fois que l’Argentine s’était déplacée au Maroc, le 28 avril 2004, les Lions de l’Atlas venaient tout juste de disputer la finale de la CAN 2004, perdu (1-2) face à la Tunisie, pays organisateur. Les Sud-américains s’étaient imposés (1-0) à Casablanca grâce à un but de Kily González. À cette époque, les stars argentines s’appelaient Javier Zanetti, Esteban Cambiasso ou Hernán Crespo. Le 26 mars prochain, les doubles champions du Monde (1978, 1986) sont attendus au stade Ibn-Batouta de Tanger, quinze ans après la dernière confrontation entre les deux sélections.

On ne sait pas ce qu’avait coûté en 2004 la visite des Argentins à Casablanca. Beaucoup moins cher, sans doute, que la somme mise sur le tapis par la FRMF pour organiser cette affiche, qui interviendra pour les Marocains quatre jours après un long déplacement au Malawi, en qualifications pour la CAN égyptienne des mois de juin-juillet. Mais si Hervé Renard, le sélectionneur français du Maroc, convoquera 25 joueurs pour ces deux matchs, il est fort probable qu’il alignera sa meilleure équipe à Tanger plutôt qu’à Lilongwe. On peut le comprendre : attirer une formation aussi réputée que celle de l’Argentine n’est pas gratuit.

500 000 euros sans Messi, 1 million avec

La FRMF devra débourser 1 million d’euros, en plus de la prise en charge du voyage de la délégation argentine et de son hébergement à Tanger. Selon un agent organisateur de match, le vol entre Madrid, où l’Albiceleste aura affronté le Venezuela le 22 mars en amical, coûtera environ 100 000 euros, places VIP oblige.

« Au départ, les Marocains ne voulaient pas débourser plus de 500 000 euros de cachet. Les Argentins, qui travaillent avec Hernán Tofoni [un agent argentin] exigeaient 1,5 million d’euros, explique à Jeune Afrique un proche du dossier. Ils ont finalement trouvé un compromis à 1 million. » Contactée, la FRMF n’a pas confirmé ni infirmé le montant.

IL EST POSSIBLE QUE LA FRMF PERDE UN PEU D’ARGENT DANS CETTE OPÉRATION, MAIS C’EST ASSEZ COURANT, SELON UN AGENT ORGANISATEUR DE MATCH

Cette somme est ajustable en fonction de la présence ou non de Lionel Messi. La star argentine du FC Barcelone avait pris du recul après la Coupe du monde 2018, mais il semble de plus en plus probable que La Pulga effectuera son grand retour en sélection lors des matchs face au Venezuela et au Maroc. Si Messi devait manquer le rendez-vous contre les Lions de l’Atlas, la facture serait alors revue à 500 000 euros. La fédération argentine récupèrera également un pourcentage sur les droits de retransmission.

L’opération sera donc coûteuse pour la FRMF, mais les 45 000 places du stade Ibn-Batouta devraient toutes être occupées, surtout si Messi est de la partie. « Il y a le cachet des Argentins et les frais liés à leur venue, mais aussi les coûts d’organisation, comme la sécurité par exemple. Il est possible que la FRMF perde un peu d’argent dans cette opération, mais c’est assez courant », poursuit l’agent. La liste du sélectionneur de l’Argentine Lionel Scaloni, attendue dans les dix prochains jours, sera scrutée de près du côté de la Ville du Détroit…

JA