Dans leur revendication légitime pour une revalorisation salariale le syndicat des enseignants SLECG a exigé avec rigueur une augmentation ou restauration de 40% sur leur salaire. Chose finalement acceptée par le pouvoir qui était jusque-là sourd sur la question.

Donc l’intransigeance a payé avec le soutien de la majorité des citoyens particulièrement les travailleurs de tout bord, pour la dignité et pour une meilleure amélioration de leur condition de vie. Alors que les 40% sont acquis (quelque soit la forme) j’observe avec regret le rejet en bloc de cette proposition du gouvernement par le syndicat. Je pourrais comprendre ce refus si les élèves étaient déjà dans les salles de classe.

Loin de défendre ce gouvernement irresponsable, je suggère au slecg d’accepter ce compromis pour les raisons suivantes : 1)- Par soucis de l’avenir des enfants: C’est bien de demander tel ou telle mais il faut se fixer à l’esprit que dans toute négociation il faut forcément des concessions de part et d’autre. Le syndicat doit lui aussi faire ce pas. 2)- Par crainte d’une planche à billets: Si le syndicat pousse trop sur le bouton, ce gouvernement, qui déjà est en déficit budgétaire, n’aura d’autres choix que de recourir à la planche à billets. Et pour quel Conséquence ? La dévaluation du Franc guinéen et une inflation dégringolante qui décimera le pouvoir d’achat des citoyens. 3)- Par soucis de l’augmentation de la cherté de vie: En maintenant cette exigence d’avoir tout et tout de suite le gouvernement peut céder mais sachant qu’il sera dans l’incapacité de payer ses fonctionnaires dans les prochains mois serait tout bonnement obliger d’augmenter les taxes sur les importations pour combler le déficit. Et pour quel conséquence ? L’augmentation des prix de toutes les denrées alimentaires.

En 2005 n’a-t-on pas assisté à une pareille situation ? À quoi sert d’avoir une augmentation de 20% sur ton salaire si tous les prix vont augmenter de 25% aussitôt? Ce sera comme si rien n’est fait. Ta femme demandera aussi une augmentation de la dépense de 30% sachant qu’elle est dans tontine (humour). 4)- Parce que rien ne garantit une amélioration de la qualité des enseignements pour les élèves. En tout cas je n’ai rien vu dans leur revendications un point qui va dans ce sens.

Pour une sortie de crise efficace il faut impérativement que le syndicat SLECG, en défendant bien sûr ses 40% et le gouvernement, signent un pacte de bonne gouvernance (contrat social de bonne gouvernance) avec toutes les autres centrales syndicales, les partenaires, la société civile et le secteur privé pour une meilleure amélioration de la qualité de la gouvernance économique et sociale. Cela pourrait empêcher : que l’avenir des enfants soit sacrifié ; l’inflation ; ou cela ne soit pas la source du chaos ou d’instabilité pouvant conduire à des conséquences imprévisibles. L’esprit républicain nous engage tous à aller dans ce sens.

Amadou Djouldé Sow, Enseignant.