Samedi, le président Uhuru Kenyatta a fermé la frontière kényane au trafic passager avec la Tanzanie pour éviter de répandre l’épidémie. Les routiers eux doivent tous être dépistés avant d’entrer dans le pays. Dar es Salam se plaint des conséquences économiques de cette décision et le président tanzanien John Magufuli a réagi en interdisant les camions venus du Kenya.

C’est clairement une mesure de représailles prise par les Tanzaniens. Tous les camions en provenance du Kenya sont interdits d’entrée de territoire jusqu’à nouvel ordre. Le commissaire de la région frontalière de Tanga a demandé aux Tanzaniens de ne pas traverser la frontière pour aller faire leurs courses. Martin Shigella a ajouté que les marchandises destinées au Kenya devaient d’abord être déchargées pour que leurs propriétaires kényans viennent les chercher.

Depuis le début de l’épidémie, Dar es Salam a clairement fait passer l’économie en premier. « Si nous la laissons s’endormir, nous n’aurons plus de salaires. La vie doit continuer », a encore déclaré ce week-end, le président Tanzanien John Magufuli.

« Nous avons un ennemi commun »

Du côté de Nairobi, on essaie de calmer le jeu. L’ambassadeur kényan à Dar es Salam a rappelé que les restrictions n’avaient pas pour objectif de discriminer les Tanzaniens. « Nous voulons contenir l’épidémie. Nous avons un ennemi commun. Si nous nous battons les uns contre les autres, cet ennemi tuera plus de monde », a déclaré Dan Kazungu.

 À la frontière, plusieurs centaines de personnes ont d’ailleurs été refoulées par la douane kényane parce qu’elles étaient malades. Il s’agit surtout de chauffeurs tanzaniens. Ces derniers se plaignent de devoir attendre parfois plusieurs jours pour traverser, le temps d’être testés au Covid-19. Nairobi a d’ailleurs annoncé le déploiement de laboratoires supplémentaires pour augmenter le nombre de tests.

RFI