Le Gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli en Libye, émet un mandat d’arrêt contre le maréchal Haftar, à l’origine d’une offensive militaire, depuis le 4 avril, pour prendre le contrôle de la capitale. D’après les Nations unies, les affrontements ont tué plus de 205 personnes et fait 913 blessés, en deux semaines. Ces accrochages quotidiens sont, pour l’instant, circonscrits à certains quartiers de la banlieue sud de Tripoli. Mais, d’après les humanitaires sur le terrain, la violence est montée d’un cran ces derniers jours.

Les violences laissent peu de répit aux civils des quartiers sud de la capitale si l’on en croit les témoignages des humanitaires déployés sur place. Neil Scott est le chef du bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU à Tripoli.

Il décrit une situation extrêmement changeante : « Les gens ont peur. Ils sont confrontés à un combat qui persiste depuis dix jours maintenant. C’est un combat qui se passe dans les quartiers, autour d’eux. C’est des combats qui se déroulent au niveau local. C’est une situation qui change très rapidement, d’heure en heure. En ravanche, nous savons qu’il y a une ligne de front qui entoure au sud Tripoli. »

Affrontements dans le sud du pays

D’après Ocha et l’OMS, deux agences onusiennes déployées sur place, les quartiers les plus touchés sont Abou Salim, Ain Zara, al-Rabi ou encore Al-Swani. Tous ces quartiers sont situés à plusieurs kilomètres du centre-ville. Ce sont des quartiers limitrophes, à cheval, pour certains, entre la capitale et sa banlieue.

Mais les affrontements entre les forces du gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj et celle du maréchal Haftar ne se limitent pas à Tripoli. Ce jeudi matin, dans le sud de la Libye, l’aviation militaire de Mistrara, soutien du GNA, a frappé l’aéroport d’al-Joufra, contrôlé par l’ANL. Un groupe armé a également lancé une attaque contre une base aérienne contrôlée par les troupes de Khalifa Haftar, à Tamanhint précisément, là aussi dans le sud du pays.

RFI