Le leader du parti du Front national pour le Développement s’est prononcé sur la nécessité d’une nouvelle constitution en Guinée. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animé ce jeudi 21 mars à la maison de la presse à Coléah. 

Selon Alhousseiny Makanéra Kaké, il faut organiser et interpeller les Guinéens autour d’un débat sur la possibilité de l’élaboration d’une nouvelle constitution et ses enjeux. 
« Les enjeux pour la Guinée, si nous prenons la constitution de 2010 pour certains juristes, c’est une nouvelle constitution pour d’autres, c’est une révision de la constitution de 1990. Mais elle pêche par le fait qu’elle n’a pas été rédigée d’une manière démocratique qui exige en amont l’élection d’une Assemblée constituante devant rédiger la constitution et en avale, son adoption par referendum», explique l’ancien ministre de la Communication. « Donc, cette constitution, est une constitution qui a été imposée au peuple de Guinée et elle n’est pas démocratique. Elle a l’avantage quand même de nous avoir permis de retirer le pouvoir dans les mains des militaires et aussi permis l’élection du président de la République, des députés et les institutions du pays. Mais aujourd’hui, nous sommes dans notre plein droit d’exiger à ce que la constitution soit le reflet de la volonté du peuple de Guinée et pour cela, il faut élaborer une nouvelle constitution et faire voter par referendum. Deuxièmement, lorsque vous prenez la constitution qui existe aujourd’hui, elle a des faiblesses aussi. Faiblesse en ce sens qu’il n’y a pas d’équilibre de pouvoir, le président peut renvoyer les députés et les députés ne peuvent pas faire une motion de censure. Lorsque le budget de l’État n’est pas adopté, le président de la République peut le mettre en vigueur alors que l’origine même d’une Assemblée à partir de l’Angleterre était de contrôler les finances publiques. Troisièmement, moi, je souhaiterai si le peuple est d’accord qu’on consacre un certain pouvoir au Premier ministre qu’il soit réellement chef du Gouvernement et cela ne peut se faire qu’a travers une nouvelle constitution », soutien Alhouseiny Makanéra Kaké.

À la question de savoir si cette nouvelle constitution souhaitée n’est pas au profit d’Alpha Condé afin de lui permettre de briguer un troisième mandat, Makanéra n’est pas passé par mille chemins : «Je vous dis très sincèrement en dépit de tout ce que je viens de citer si on élabore une nouvelle constitution cela permettra au Président Alpha Condé de se représenter parce que ça deviendra, premier mandat de la nouvelle constitution et moi, je vais le soutenir. Contrairement à ce que vous entendez, et même ce que certains soutiennent et disent troisième mandat. Ce n’est pas nous qui sommes opposés au troisième mandat, c’est la constitution actuelle qui ne permet pas un troisième mandat ; il faut que cela soit clair. Lorsqu’on parle de la révision, on regarde la constitution parce que c’est elle qui dit comment elle doit être révisée et elle donne des intangibilités, avec cette constitution sur la durée et le nombre de mandats est claire et sans commentaire », a mentionné l’ancien porte-parole de l’opposition Républicaine.

Moussa Moïse KEITA