ne soixantaine de personnes doivent être jugées dès ce lundi à la suite des violences qui ont émaillé la manifestation des gilets jaunes à Paris, samedi 1er décembre. Elles sont jugées en comparution immédiate et c’est la première fois qu’il y en a autant après une manifestation qui dégénère. Il apparaît que la plupart d’entre elles ne sont pas forcément des «casseurs professionnels» mais appartiennent bien au mouvement des gilets jaunes.

C’est le procureur de Paris, Rémy Heitz qui l’affirme. Il a vu beaucoup d’hommes de province interpelés, des hommes insérés dont nombre d’entre eux déclarent être «en résistance» contre le pouvoir et se réclament du mouvement des gilets jaunes.

Ce profil constitue selon les autorités la majorité des 378 personnes placées en garde à vue dont les deux tiers feront l’objet d’un défèrement devant la justice. Mais ce n’est pas le seul. Il y a par exemple ceux que les policiers considèrent comme «les professionnels de l’émeute», ceux qui ont monté les barricades sur les Champs-Elysées. Ils sont quelques dizaines mais c’était suffisant d’autant plus qu’ils étaient appuyés par les gilets jaunes les plus vindicatifs, ceux qui ont ensuite été interpelés.

Enfin en troisième ligne, les pilleurs et les casseurs. Ils ont profité de la pagaille ambiante. Un profil cette fois complètement différent : il s’agit le plus souvent de jeunes, voire de mineurs, originaires de région parisienne pour la plupart. De la délinquance d’opportunité selon le procureur Rémy Heitz.

De ces trois groupes, les gilets jaunes constituent donc la majorité. Mais cela ne reflète sans doute pas entièrement la sociologie de la manifestation. Ce sont eux les moins aguerris et donc les plus à même de se faire interpeler.

Comparution immédiate

Cinq audiences de comparution immédiate sont prévues ce lundi. Il s’agit d’audiences de comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), une procédure qui permet d’éviter un procès, seront aussi doublées, explique le procureur de Paris Rémy Heitz.

Les prévenus devront répondre des chefs d’«actes de violence sur personne dépositaire de l’autorité publique», «dégradations sur des biens destinés à l’utilité publique», «regroupements en vue de commettre des violences», ou encore «port d’armes», des qualifications passibles de 3 à 7 ans d’emprisonnement, a indiqué le procureur.

RFI