Ils étaient une centaine d’enseignants à manifester devant le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation pour dénoncer le gèle des salaires de certains enseignants et la reprise des négociations sur les 8 millions de franc guinéens demandés par le SLECG comme salaire de base.

Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire : « A bas Kassory» «Vive le grand SLECG», « 8 millions ou rien» entre autres. Dans la foule Aboubacar Sylla du bureau du SLECG et Premier secrétaire chargé aux normes à l’USTG s’indigne : «Aujourd’hui, nous sommes décidé à démontrer notre ras-le-bol au département. Malheureusement, nous nous trouvons devant les gendarmes mal formes qui n’hésitent pas à gazer même les femmes qui sont parmi nous. Nous sommes venus simplement faire notre sit-in, montrer notre mécontentement et rentrer chez nous. Mais est ce que cela vaut toute cette violence?» s‘est-il interrogé avant d’ajouter que la lutte continuera jusqu’au bout.

Nous n’avions pas pu terminer cette interview qu’un gaz lacrymogène est tombé à nos pieds. Une situation qui a engendré une débandade totale. Les enseignants ont été dispersés par les gendarmes mobilisés massivement devant le département de l’éducation. Ne lâchant pas prise, ces enseignants très mobilisés et motivés ont voulu se diriger vers la primature pour se faire entendre par le Premier ministre. Mais le périple n’a été là-bas également que de courte durée, car étant suivi par la gendarmerie, ils n’ont même pas pu s’approcher du périmètre. Certains d’entre eux ont été interpellés pu relâchés par la suite.

Perturbation des cours dans certaines écoles de Kaloum, le centre ville de la capitale guinéenne


« Nous
 sommes venus réclamer nos droits dont le gèle des salaires.
 Dans un pays de droit, peut-on geler le salaire des enseignants ? Nous souffrons ! À bas les traîtres! Kassory est là, il se permet de mettre la force devant nous. Trop c‘est trop on ne peut plus continuer comme ça», souligne cet enseignant avant de fustiger le comportement des forces de l’ordre a leur égard: «C’est un acte négatif de nous gazer comme si nous n’étions pas des Guinéens. Mais cela ne nous fera pas reculer ; nous irons jusqu’au bout. Ils ont tenu( Kassory Fofana Ndlr) des promesses qu’ils n’ont pas respectés, depuis des mois rien en a été fait », lance-t-il. 

L’objectif désormais de ces enseignants est de paralyser toute la presqu’île de Kaloum en scandant des slogans haut et fort dans les rues. Dans la foulée, certains enseignants mécontent ont perturbés des cours notamment au Collège Boulbinet où les élèves étaient contraint de sortir des classes et de les suivre dans leurs mouvements. Aux environs de 10 heures, un enseignant a été gravement touché par un projectile. Blessé et conduit à l’hôpital Ignace Deen, les responsables hospitaliers ont refusé dans un premier temps de recevoir le blessé. Il a fallu plusieurs négociations avant qu’il ne soit admis pour des soins.

Moussa Moïse KEITA