Finalement, c’est sous des manguiers aux alentours du tribunal de première instance de Mafanco que les grévistes ont tenu leurs réunions. Cela, après la suspension de cinq signataires par le ministère de la Justice. La salle d’audience du tribunal avait été refusée par les responsables du dit tribunal à ces greffiers afin de tenir leurs réunions.

« Notre première réaction a été de constituer les avocats qui vont essayer de relever les irrégularités devant la juridiction compétente qui est la cour suprême. Ce sont les actes de la suspension qui ont motivé cette assemblée et nous nous sommes retrouvés pour harmoniser nos points de vue, nos stratégies et voir prochainement ce que nous allons faire pour faire aboutir nos revendications. Nous avons décidé d’abord que le mot d’ordre de grève reste maintenu sur toute l’étendue du territoire et nous sommes en train de nous battre pour que les décisions prises hier soient annulées devant les juridictions. 
Les négociations s’étaient arrêtées le jeudi quand le ministre nous a reçus et nous a dit qu’il ne pouvait pas s’engager avec nous, chez nous les négociations se sont arrêtées. Et après nous avons été surpris par cette décision hier. Et c’est le secrétaire général qui nous a appelé de le trouver à son bureau et lorsque nous sommes venus, il a tendu à chacun son acte de suspension. Les 5 membres du collectif dont moi Arafat Diané, Mamadou Dian BaldéKaba 1 Traoré, Tomba Ouendouno et Jean Bongono », explique Arafan Diané, porte parole de circonstance des grévistes. 

Le lundi dernier, à l’issue d’une assemblée générale de l’autre frange des greffiers dirigée par Bandjou Doumbouya, un comité avait été constitué afin de rencontrer cette majorité gréviste. À ce sujet, Arafan Diané précise : « Avec l’association des greffiers il n’y pas eu de contact et je pense que quand on tend la main, on ne tend pas la main à la majorité, ceux qui tendent la main sont minoritaires, nous qui observons la grève nous sommes majoritaires, donc on ne tend pas la main à la majorité, on se joint à la majorité », dit-il.
Sur 150 greffiers dans le pays 92 ont signé la pétition concernant la grève. Ils déclinent pour le moment toute manifestation de rue et maintiennent dans la foulée la grève. 
« Les signataires de la pétition sont au nombre de 92 mais au jour d’aujourd’hui, il y a beaucoup de greffiers qui partagent notre point de vue, qui partagent notre façon de revendiquer et qui se joignent à nous. 
Pour le moment, il n’est pas question de voir les greffiers dans les manifestations, car « les greffiers sont assez responsables, les greffiers sont une corporation vraiment respectable, donc pour le moment, nous comptons observer le mot d’ordre de grève malgré tout ce qu’on est en train de nous faire»,insiste Arafan Diané 
À Conakry et dans les quatre régions naturelles, le mot d’ordre est suivi, dans toutes les juridictions.
« Le mouvement reste soudé malgré les intimidations », a conclut le porte-parole des greffiers grévistes.