Des responsables de l’association des victimes du camp Boiro ont animé mardi 23 janvier une conférence de presse pour évoquer la nuit des pendaisons du 25 janvier 1971. Ces responsables disent n’avoir pas été entendus. Ce qui, selon eux, expliquerait les malheurs de la Guinée depuis cette date.

C’est en prélude à la commémoration des 47 ans des pendus du premier régime que les victimes du camp Boiro ont animé cette conférence de presse à la maison de la presse. Après avoir largement parlé de l’agression portugaise de 1970 et l’arrestation de plusieurs cadres par le régime de feu Ahmed Sekou Touré, Lamine Capi Camara a expliqué ce que les victimes entendent par le mot « traître », une étiquette collée aux victimes du régime du premier président guinéen. « Ceux qui ont été pendus, ceux qui ont été torturé sont considérés jusqu’à la minute où je vous parle comme les traîtres. Paradoxalement, ils ont contribué tous à la naissance de l’Etat guinéen au départ des colons », relève cet ancien détenu du camp Boiro. 

Depuis 1985 date de la création de l’AVCB, ses membres luttent pour que justice leur soit rendue. Mais ils n’ont pour l’instant pas obtenu gain de cause. Par contre, la plupart des victimes du camp Boiro sont considérés comme des coupables sous feu Sekou Touré. Ce que rejette catégoriquement Lamine Capi Camara « On vous arrête sans vous déférer devant les tribunaux. On demande à des gens qui sont à Yomou, à Kankan ou à Labé de vous juger sans aucun dossier. En ce moment, si on estime que ces personnes sont des coupables, je crois que les gens du PDG ont tord, parce qu’il y a un délit de justice » ajoute-t-il

Ces membres invitent l’Etat Guinéen à œuvrer pour que lumière soit faite sur les crimes commis par l’ancien régime. Car selon eux, tant que les victimes ne sont pas enterrées dignement, la Guinée ne s’en sortira pas.