Comme promis, les forces sociales réunies en plusieurs organisations de la société civile guinéenne ont battu le pavé ce mardi à Conakry pour protester contre les 10 000 francs guinéens imposés par le gouvernement sur le litre du carburant à la pompe. Soit une augmentation de 25 %. Encadrée du début à la fin par la Gendarmerie nationale, cette marche pacifique s’est déroulée sans incident majeur. 

Avec comme slogan « 8000 GNF c’est trop », le départ a été donné au rond-point de la Tannerie. Il était 9 heures, quand la marche a timidement commencé, mais au fur et à mesure que le cortège avançait, la foule grandissait. Une marche dénommée par les organisateurs « la marche pour la survie » : « Nous sommes à une première action et nous sommes prêt à aller jusqu’au bout, avec l’ensemble du mouvement social. Et ça, il faut que ça s’arrête ! ; 8 000, c’est bon ! 8 001 GNF, c’est trop ! » S’indigne Lansana Diawara, membre de la société civile guinéenne et président du Réciproque Guinée. 

Pour Dansa Kourouma du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne CNOSCG cette marche a but spécifique, « C’est passé le message du bas peuple au gouvernement, l’augmentation unilatérale du prix du litre du carburant a la pompe a permis de rompre l’accord politique qui liait le gouvernement a l’inter centrale Syndicale de février 2016.Ça a permis en pleine saison des pluies d’accroître la souffrance et la corvée de nos populations et a cette augmentation, nous avons pensé que les arguments avancés par le gouvernement étaient pas du tout convainquant », déclare t-il.

Dans la marche, à l’approche du rond-point de l’aéroport, des jeunes surchauffés avaient commencé à ériger des barricades obligeant les véhicules qui empruntaient cet axe de rebrousser chemin. Mais une fois alertée par cette situation, la Gendarmerie nationale avait vite rétabli l’ordre à ce niveau.

« Les dispositions pratique ont été prises pour dans ce cas précis, vous constater la présence des observateurs qui travaillent en synergie avec les unités d’intervention et comme vous voyez nous venons de constater la présence de certaines personnes malveillantes, on a informés les unités d’intervention afin qu’ils prennent et des dispositions pratiques. Nous voulons une marche pacifique, une marche civilisée et citoyenne qui doit aussi obéir a des principes démocratiques, nos libertés ne doivent pas entraver le droit des autres », lance Sékou Koundouno, coordinateur de la cellule Balai Citoyen Abordant fièrement le drapeau national autour du cou, ce citoyen qui a requis l’anonymat exprime sa colère : « Je marche pour le bonheur de la population dans laquelle je fais parti. Je suis motivé et prêt à aller jusqu’au bout », réagit  il.

De l’aéroport, en passant par Kénien, Belle Vue jusqu’à l’esplanade du stade du 28 Septembre, aucun incident majeur n’a été signalé. Arrivés au point de chute, les marcheurs ont chanté en chœur l’hymne national du pays. Après cette partie de fierté nationale, a tour de rôle, les organisateurs n’ont passé presque le même message «aujourd’hui il n’a y a pas de politique ici ! C’est un mouvement social ! C’est un mouvement citoyen ! C’est pour revendiquer la baisse du prix du carburant. On donne 24 h au Gouvernement, si le carburant ne baisse pas, on va prendre nos responsabilités et cette fois ci au lieu d’un million de personne, ce sont dix millions de personnes qui seront dans la rue » Ont-ils annoncés.

Si les forces sociales affichaient une union tout au long du parcours, sur l’esplanade du stade du 28 septembre, les divergences ont commencé à naître. Chaque organisation sociale imposait son leader sur le podium pour la prise de parole dans un tohu-bohu indescriptible.

Moussa Moise KEITA