Les Togolais ont réclamé pendant 18 mois, à travers des manifestations parfois violentes, des réformes politiques. Hier mercredi 8 mai, les députés, après une longue plénière jusque tard dans la nuit, ont voté. La réforme constitutionnelle est adoptée : le nombre de mandats présidentiels est limité à deux pour une même personne, la législature passe de cinq à six ans, renouvelable deux fois. Un député togolais pourra donc passer 18 ans dans l’hémicycle.

Le mandat présidentiel devait être voté à sept ans, renouvelable une seule fois.

Les motivations étaient toutes trouvées : « c’est une mesure salutaire pour permettre au pays de faire des enjambées », déclare le député Atigbé Ihou de la mouvance présidentielle.

Le débat prend de l’ampleur. Séna Alipui, de l’Union des forces de changement, opposition, annonce qu’il ne votera pas le texte si l’article 59 relatif au mandat présidentiel maintient la durée à sept ans.

Agbéyomé Gabriel Kodjo appelle à la sagesse et au rassemblement puis une suspension de séance d’une heure est décidée pour concertation. Les tractations durent environ une heure.

A la reprise, coup de théâtre, le président du groupe parlementaire Union pour la République (UNIR au pouvoir) Atcholi Aklesso annonce: « puisqu’il nous fait aller ensemble pour aller plus loin, nous avons pensé -après réflexion- qu’il était judicieux que nous revenions sur la durée du mandat du président de la République et (restions) çà cinq ans, comme cela était. »

Lors du vote, 90 députés sur 91 inscrits votent la réforme. Il est 23h23, tous les députés se lèvent pour entonner «La terre de nos aïeux», l’hymne national.

RFI