La transition tchadienne a donc choisi son Premier ministre. Le chef du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby a nommé Albert Pahimi Padacké à cette fonction. Un poste qu’il connaît bien, puisqu’il en a été le dernier occupant, de 2016 à 2018, avant qu’une réforme constitutionnelle ne supprime ce poste.

Dans les rangs de la majorité, on dit « prendre acte » du choix du chef du Conseil militaire de transition. Si Albert Pahimi Padacké n’est pas membre du parti présidentiel, le MPS, il a été un pilier de la majorité et des différents gouvernements durant les trente dernières années.

Il fallait une personnalité qui connaisse les dossiers et la scène politique et institutionnelle, estime Jean-Bernard Padaré, le porte-parole du MPS.

« Cela nous paraît raisonnable et être un bon choix dans la mesure où c’est quelqu’un qui connaît un peu les arcanes de la classe politique tchadienne. Je pense que c’est quelqu’un qui pourra, par rapport à son tempérament, être amené à appeler les uns et autres à travailler ensemble dans un gouvernement de transition », explique-t-il.

Le profil d’Albert Pahimi Padacké, qui a passé près de trente ans dans les arcanes du pouvoir avant de devenir un opposant modéré, pourrait permettre de discuter avec les opposants. Saleh Kebzabo, le leader de l’UNDR, a ainsi déclaré à l’AFP qu’il fallait « accompagner » M.Pahimi, et il lui a souhaité « beaucoup de réussite ».

Un avis que ne partage pas Succès Masra, du parti Les Transformateurs. « Le recyclage ne peut pas nous permettre d’aller de l’avant. L’espèce de mutation de l’ancien système pour continuer ne peut pas nous permettre d’aller de l’avant, analyse-t-il. Je crois qu’il faut sortir de la boîte, être capable de se poser les vraies questions sur “pourquoi nous en sommes arrivés à ça” et “comment on sort de cela définitivement” ».

La coalition d’opposants et de la société civile Wakit Tamma, à laquelle il appartient, appelle à manifester ce mardi 27 avril au matin à Ndjamena pour exiger la démission du CMT.

Nous disons que c’est un moment historique et qu’il faut que la voix de la jeunesse soit prise en compte.

Enfin du côté de l’URD de Félix Nialbé Romadoumngar, chef de file officiel de l’opposition à l’Assemblée dissoute, on doit s’exprimer ce mardi, mais le profil du Premier ministre semble s’accorder avec celui de ce parti.

RFI