Alpha Condé et le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine soutiennent le déploiement des casques bleu en Centrafrique
Le Soudan du Sud et la Centrafrique, deux pays ravagés par la guerre, sont les principaux sujets abordés au 22è sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est ouvert ce jeudi à d’Addis Abeba, en Ethiopie.
Les débats ont été ouverts jeudi matin par le président en exercice de l’UA, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, dont le pays transférera la présidence tournante de l’organisation à la Mauritanie.
A l’origine, le sommet devait avoir pour thème central "l’agriculture et la sécurité alimentaire". Mais les combats qui font rage au Soudan du Sud et les derniers développements de la situation en Centrafrique sont venus bouleverser ce programme.
« Le fait que ces deux tragédies humanitaires s’étendent dans les deux pays, au moment où nous parlons de la "Renaissance de l’Afrique" (le thème du cinquantenaire de l’UA l’an dernier), doit être douloureux pour chacun d’entre nous", a reconnu lundi le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom.

Dans son discours d’ouverture prononcé mercredi soir, le Président guinéen Alpha Condé qui assume en ce mois de janvier la présidence tournante du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, déclare : « Nous appuyons la demande de Catherine Samba-Panza d’un déploiement d’une force de maintien de la paix en Centrafrique »» Rappelons que Catherine Samba-Panza a réclamé officiellement, mardi, la présence de casques bleus des Nations unies dans son pays. « Nous devons être solidaires pour extraire ce pays de la spirale de la violence et éloigner le risque de génocide qui plane à l’horizon », a poursuivi le président guinéen. Avant d’ajouter qu’il s’agit de rétablir la paix mais aussi, d’accompagner la réforme des secteurs de sécurité et d’accompagner la transition dans la préparation des élections, en principe prévues pour le premier semestre 2015, au plus tard.
Alpha Condé a présenté cette décision comme si elle allait de soi. En réalité, il n’était pas du tout acquis que le Conseil de paix de l’UA donne son feu vert à des casques bleus dès ce soir. Plusieurs pays d’Afrique centrale avaient en effet exprimé des réserves, surtout ceux qui fournissent des troupes à la Misca, excepté le Cameroun. Aussitôt, cette intervention du Professeur Condé surprend certains de ses collègues et crée des divergences de position dans la salle.les murmures étaient telles, il a fallut que le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, François Fall reviens ce jeudi matin à la tribune de l’UA, pour déclarer que son président s’exprimait au nom de son pays et non de l’UA. Alors qu’en réalité, c’est en qualité de président en exercice du Conseil de Sécurité de l’Union Africaine que le Professeur Alpha Condé s’exprimait mercredi soir.

Aussi, dans les couloirs de l’Union africaine, les diplomates occidentaux et onusiens ont insisté toute la journée pour lever ce qu’ils considéraient être un malentendu. « Il ne s’agit en rien d’un désaveu pour la Misca », a expliqué l’un d’eux.
Ces derniers jours, il semblerait qu’il y ait une inflexion du côté des ministres africains en faveur d’un déploiement en Centrafrique, réclamé par la France. Il faudra d’abord que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, publie, en principe fin février, un rapport sur le dossier et qu’une résolution soit adoptée.

Guinéediversité

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