Au cours de sa dernière sortie médiatique, le directeur de l’administration pénitentiaire de la maison centrale de Conakry, Charles Victor directeur a fait le point sur les conditions de détention des prisonniers, notamment la surpopulation dans les prisons, avant de se pencher sur les reformes engagées pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens en milieu carcéral.
Pour Charles Victor, la surpopulation carcérale n’est pas spécifique aux établissements pénitentiaires guinéens. Il estime que plusieurs manquements de la part de l’Etat et des départements judiciaires sont à la base de cette situation déplorable.
« Les causes sont multiples, il n’y a que nos établissements pénitentiaires que nous avons hérités pour la plupart de l’ère coloniale, sont des établissements vétustes, délabrés, à faible capacité d’accueil et à cela il faut ajouter la recrudescence de la délinquance. Tout cela fait qu’on se retrouve très souvent dans les établissements pénitentiaires avec une surpopulation. Il faut ajouter aussi la lenteur dans le traitement des dossiers », a-t-il expliqué.
Selon lui, certaines mesures ont été prises par son département pour qu’on puisse dégorger au plus vite les différentes prisons. L’une de ces mesures, dit-il, se trouve dans la nouvelle organisation judiciaire, qui donne compétence maintenant aux tribunaux de première instance en matière criminelle.
Parlant de l’administration pénitentiaire, le Directeur de la sûreté de Conakry précise que de grandes réformes qui tendent à moderniser et humaniser le système pénitentiaire en Guinée ont été entreprises. « Qui dit modernisation et humanisation du système pénitentiaire parle de l’amélioration des conditions de détention des détenus privés de liberté. Améliorer leurs soins de santé en milieu carcéral, amélioration de leurs alimentations… pour parvenir à cette fin, plusieurs activités ont été entamées par le département de la justice » a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « D’abord nous avons commencé par faire un recensement général de l’administration pénitentiaire ce qui nous a permis d’avoir des résultats suivants : 442 surveillants pénitentiaires, 47 gardes pénitentiaires, 37 greffiers, 33 éducateurs, 20 régisseurs et 20 militaires. Au niveau de ce personnel, il se pose un problème préoccupant que nous essayons de résoudre dans le plus bref délai, ce celui de la formation. Pour y parvenir nous avons mobilisé plusieurs experts qui sont venus faire l’Etat des lieux et très bientôt, nous allons procéder à la formation initiale de ce personnel qui est un personnel paramilitaire ».