La justice russe a confirmé ce matin en appel la condamnation d’Alexeï Navalny à de la prison ferme. L’opposant passera donc deux ans et cinq mois dans une colonie pénitentiaire, en dépit de l’appel à sa libération immédiate lancé par le Cour européenne des droits de l’homme.

L’audience a tourné au dialogue de sourds. Alexeï Navalny et ses avocats ont à nouveau égrainé leurs arguments. Ils ont réexpliqué qu’Alexeï Navalny avait été empoisonné, transféré en Allemagne pour y être soigné, qu’il avait indiqué aux services pénitentiaires qu’il y poursuivait sa convalescence. Bref, autant d’éléments qui n’ont servi à rien.

La justice n’a par ailleurs tenu aucun compte de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme et a confirmé la peine d’emprisonnement d’Alexeï Navalny. Dans sa « mansuétude » toutefois, le tribunal a tenu compte du temps que l’opposant a déjà passé en prison. Alexeï passera donc deux ans et cinq mois en colonie pénitentiaire au lieu des deux ans et huit mois auxquels il avait été condamné en première instance début février..

Alexeï Navalny semble plus déterminé que jamais

L’opposant ne semble pas le moins du monde intimidé par la perspective d’aller en prison. Tout au long de l’audience, il a lancé de longues diatribes contre le pouvoir. « Notre pays est bâti sur l’injustice et nous y sommes confrontés constamment. Des dizaines de millions de personnes veulent la vérité et tôt ou tard elles seront satisfaites », a-t-il déclaré, proposant même un nouveau slogan : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés ».

Et puis, comme si à chaque jour sa peine ne suffisait pas, Alexeï Navalny comparait ce même samedi devant le même tribunal pour avoir diffamé un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il risque cette fois une amende d’un peu plus de 10 000 euros.

RFI