Le procès sur l’assassinat de dame Aissatou Boiro, ancienne Directrice du trésor public et Paul Kola s’est ouvert mardi 19 décembre 2017, au tribunal de première instance de Dixinn. L’un des présumés accusés dans ces assassinats, le nommé Mohamed Sankhon a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés.
Attendu depuis plusieurs mois déjà, c’est ce mardi que ce procès a démarré enfin pour le bonheur des familles des victimes qui commençaient d’ailleurs à se douter de la tenue du dit procès. Après les interrogatoires à la barre, l’un des principaux accusés Mohamed Sankhon a nié les faits qui lui sont reprochés et a demandé la comparution de plusieurs hauts gradés de la hiérarchie militaire guinéenne. À la sortie de l’audience, Me Saliou Béavogui l’un des avocats du collectif des héritiers de dame Boiro s’est réjoui de l’ouverture du procès
« Au cours des débats, les commanditaires sont démasqués et châtiés. Nous sommes très contents ce matin que les débats s’ouvrent ; les accusés sont dans la salle, ils ont été identifiés. Mais il faut rappeler que conformément à l’article 370, la partie civile avait déposé et signifié la liste des témoins. Cette liste est déjà présentée, elle a été lue et ces personnes comparaîtront pour apporter leurs concours à la manifestation de la vérité », a soutenu l’avocat.
« Le premier accusé qui a comparu Mohamaed Sankhon dit Léonais, a tenté de nier les faits. Mais retenez que le droit naturel accordé à un accusé, c’est de mentir pour se défendre. Mais nous ne sommes pas également des dupes. Ce dossiers a commencé par la police judiciaire. Mohamed Sankhon a été interrogé à la police judiciaire, il a reconnu les faits, au cabinet d’instruction il a reconnu les faits, devant la chambre d’accusation, il a reconnu les faits d’assassinat, d’association des malfaiteurs, de vole à mains armée, de détention illégale d’arme de guerre, de coups et blessure volontaire, de consommation de chanvre indien… Ce n’est pas par une baguette magique qu’il viendra tout remettre en cause. Il a reconnu les faits, il l’a signé, Monsieur Mohamed Sankhon parait être le cerveau de cette affaire ou l’un des cerveaux de cette affaire. Il a décrit l’attentat qui a été monté contre Madame Boiro le 9 novembre », ajoute-t-il
De l’autre côté, le camp de la défense de Mohamed Sankhon, le principal accusé dans cette affaire, regrette le fait que son client soit interrogé durant plusieurs heures à la barre. Me Abou Camara parle d’une violation de procédure
« Dès l’enquête préliminaire, celui qui est interpeller a droit à un avocat, a un conseiller, ça, c’est le moins qu’on puisse faire pour un présumé. Nous n’avons pas besoin de rappeler qu’il faut faire appel à un conseiller pour que sa procédure soit suivie », martèle cet avocat
« Depuis l’enquête préliminaire jusqu’au cabinet d’instruction, vous aviez vu à la barre avec Mohamed Sankhon (son client ndlr) qui comparait sans conseil jusqu’à la barre. C’est illégal dans la mesure où il devrait avoir un conseil d’appui. Pourquoi on n’a pas bien travaillé au cabinet d’instruction ? C’est aujourd’hui qu’on nous refuse le droit. C’est un droit quand même ! », s’insurge l’avocat de l’un des principaux accusés dans l’assassinat d’Aissatou Boiro.
Le procès a été renvoyé pour le mardi 26 décembre prochain et comme signalé ci-haut, plusieurs personnalités de la gendarmerie et de la police guinéenne sont citées comme témoins dans cette affaire telle que le général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie nationale et le général Mohamed Gharé, ancien Directeur national de la Police et actuel gouverneur de Kankan.