Le député Amara Fodé Bocar Maréga de l’UFDG et membre de l’Association des victimes du camp Boiro se dit outré par l’effigie de feu Ahmed Sékou Touré premier président de la Guinée indépendante sur le pont du 8 novembre à la rentrée de la commune de Kaloum.
Pour lui, ce pont symbolise la barbarie du premier régime, il va plus loin en martelant que cet acte ne restera pas impuni. Depuis près d’un mois, un dessin du président Ahmed Sékou Touré entouré de Thomas Sankara et de N’Kwamé Kourouma sont perceptibles sur ce pont mythique qui retrace une partie de la douloureuse histoire de la Guinée.
Pour Fodé Amara Bocar Maréga, cet acte et une insulte à la mémoire des victimes de pendaison du camp Boiro estime-t-il « Ce pont du 8 novembre il y a des cadres guinéens qui ont été pendus et nous avons toujours réclamés une stèle en mémoire de ces gens qui ont été pendus mais non(…) Aujourd’hui, nous voyons des effigies de ce président qui est auteur de tous ces crimes au niveau de ce pont et je trouve indécent à avoir mis cette photo au niveau de ce pont(…) C’est plus qu’une insulte, c’est encore remuer le couteau dans la plaie », se lamente ce député.
Fodé Bocar Maréga pense qu’une complicité des autorités se cache derrière ce dessin « Est-ce qu’on peut faire des peintures, des effigies du genre sans que le gouvernorat ne soit au courant, sans que l’État ne soit au courant. C’est avec leur autorisation, cette manière de vouloir réhabiliter un assassin dans ce pays-là que nous ne nous voulons pas. Nous avons toujours réclamé le droit d’inventaire et le droit de mémoire », dit Fodé Bocar Maréga.
Cet enfant d’une victime prévient que l’Association des victimes du camp Boiro ne restera pas indifférente face à ce qu’il qualifie de provocation « C’est quelque chose qui ne restera pas impuni et nous prendrons toutes les dispositions pour que ceci soit effacé parce que nous considérons qu’on assassine pour une seconde fois nos parents qui ont été pendus sur ce pont », regrette le député de l’union des forces démocratiques de Guinée et fils d’une victime.
Il invite les autorités guinéennes à enlever ce dessin sur ces lieux pour le bien de tous les Guinéens afin de préserver la mémoire.