Une trentaine de mareyeuses du port artisanal du petit bateau de Conakry ont manifesté leur colère devant le ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie numérique. Elles se disent être victimes de « déguerpissement » fait par le gouvernement guinéen. Elles ont battu les pavés dans la matinée de ce mardi 16 mars 2021.

Avec des larmes aux yeux Adama Bangoura alias « Dada », présidente des mareyeuses du petit bateau évoque les raisons de cette colère. « Aujourd’hui, nous sommes déçus, nous sommes rabaissées. Le président de la République nous avait offert des fumoirs. Il avait déboursé de l’argent pour que la pêche aménage nos places. Il y avait des Turques que travaillent là-bas [petit bateau Ndlr]. Mais ceux-ci ne nous ont pas chassés Les Turques ont aménagé un endroit pour nous y installer. Ce matin, il y a 4 pick-up qui sont venu nous déguerpir. Ils nous ont dit que la directrice du port dit de quitter le petit bateau avant midi. C’est pour cette raison que nous sommes venus au ministère. Parce que nous payons aussi des taxes. Nous avons nos permis. Nous n’allons pas insulter. Mais que le ministère appelle le président de République. Nous ne savons plus quoi faire », affirme t- elle en langue soussou.

Et de poursuivre : « ce n’est pas la première fois. L’autre fois il y a eu la descente de 12 pick-up. J’avais été arrêté et conduit à la gendarmerie. Ce jour, ils nous avaient causé de grandes pertes. Et personne n’était venu à notre rescousse. Nous ne savons pas si nos places ont été vendues. Mais tout le monde sait que depuis que la Guinée est la Guinée, le petit bateau est un port artisanal ».

Au même moment où cette dame s’expliquait Adama Bangoura, Hadja Fatou Aribot directrice nationale de l’économie maritime est venue affirmer les raisons de ces dames.

« Nous sommes dans une logique. Quand les Turques ont pris votre première liste, il y avait 47 personnes. Ce sont ces noms que Mohamed Diop avait pris. Alors calmez-vous. C’est cette liste qui a été envoyée au port autonome. Ils ont dit qu’ils allaient vous remettre quelque chose pour que vous soyez tranquille jusqu’à ce que les autorités puissent vous donner un nouveau port à Teminetaye. S’il en est ainsi, quand ils vous prennent si, vous allez là, il y a des femmes du petit bateau qui sont à Teminetaye. Nous le savons parce que nous allons les contrôler à chaque fois, mais il y a d’autres aussi qui étaient derrière l’hôtel nom. Votre liste a augmenté à 180. Les Turques doivent remblayer votre port de Teminetaye. Donc je veux que nous allons discuter », a-t-elle souligné.

Face à cette situation et à des pistes de solutions solution avancés par la directrice maritime, le président ne tarit pas de question et elle dira : « Comment on va se nourrir d’ici que le port de Teminetaye soit remblayé? Comment nous allons payer l’école de nos enfants? Ça fait très longtemps qu’ils nous parlent de remblayer. Mais on ne voit toujours rien », a martelé Adama Bangoura.

Dans la foulée, la présidente des mareyeuses a laissé entendre qu’elles ont finalement accepté de se retrouver en aparté avec des cadres dudit ministère pour trouver un compromis à la situation.