D’après le dernier rapport d’Amnesty International intitulé « Récolter les morts », près de 4 000 personnes sont mortes en trois ans dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs au Nigeria. Un rapport qui fâche car l’ONG pointe l’incapacité du gouvernement et de l’armée à protéger sa population.

Amnesty International restera-t-elle au Nigeria ? L’ONG publie régulièrement des rapports sur les violences dont est victime la population et à de nombreuses reprises, l’armée nigériane est pointée du doigt, accusée d’exactions. Cette fois, c’est un rapport rendu public lundi qui dénonce l’incapacité du gouvernement et de l’armée à protéger la population.

Le rapport de trop pour le brigadier général John Agim, directeur de l’information militaire. « Cette année, nous avons eu droit à presque un rapport par mois ! Suivant le principe que plus vous répéter un mensonge, plus il devient une vérité, accuse-t-il. Nous avons là une ONG internationale qui nous décrit comme des gens non civilisés qui ne savent pas prendre soin de leur propre population. Amnesty International n’apporte rien à notre pays, ils n’ont rien à faire ici. »

Osai Ojigho, présidente d’Amnesty International au Nigeria dément vouloir stigmatiser les militaires. « Ces attaques sont utilisées comme une tactique pour inciter les gens à détourner le regard des vrais problèmes que nous exposons, réagit-elle. Je ne pense pas que l’armée ait le pouvoir de fermer les bureaux d’une organisation. Si Amnesty International devait fermer ses portes, cela enverrait un message très négatif à la communauté internationale. »

Le bureau du président Muhammadu Buhari, en lice pour sa réélection, a mis en garde l’ONG, qu’il accuse aussi de saper le moral des troupes, sans pour autant donner d’indications sur une éventuelle fermeture.

RFI