À une réunion tenue jeudi 18 janvier 2018 dans la salle de conférence du ministère du Plan et de la Coopération internationale, le bureau de la section syndicale des travailleurs de ce département a fait le compte rendu de sa démarche de rencontrer avec la ministre Mama Kanny Diallo. Cette rencontre avait pour objectif d’expliquer à la Ministre les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs depuis son arrivée en 2016 à la tête de ce département.
Le Syndicat, face aux travailleurs, parle d’un mépris total de la ministre vis-à-vis de la section syndicale et des travailleurs de son département.
« Depuis sa nomination, Madame Mama Kanny Diallo n’a jamais rencontré le personnel du département, ni visiter les différents services », a affirmé le secrétaire général de la section syndicale du ministère du Plan et de la Coopération. La frustration est grande dans le rang. C’est pourquoi cette assemblée générale est convoquée pour mettre les points sur les i avant qu’il ne soit trop tard, car certains travailleurs de ce département sont prêts à battre le pavé devant le Palais Sekhoutouréyah.
Pour le secrétaire général de la section syndicale du département, son bureau a mené plusieurs démarches auprès de la ministre, non seulement pour le bon fonctionnement du ministère, mais aussi pour l’amélioration des conditions de travail dans un climat social apaisé.
À l’issue de ces démarches, un mémorandum a été adressé à Mama Kanny Diallo le 06 avril 2016, selon Mohamed Sidibé. « Plusieurs problèmes liés aux travailleurs ont été débattus avec Madame Mama Kanny Diallo. En guise de réponse, elle nous avait demandé de lui donner un peu de temps, car elle venait de prendre fonction », explique-t-il.
Le syndicat dit avoir fait un procès-verbal de l’assemblée générale transmis à la ministre le 19 octobre 2016. Dans ce document, les problèmes soulevés sont entre autres : la pérennisation des acquis du département, la valorisation des ressources humaines existantes, la prise en charge de la consommation en carburant de deux bus et leur entretien, la transparence dans la gestion des dossiers et le fonctionnement des directions et services, la formation des cadres du département, la rénovation du bâtiment du plan et celui de la coopération, un cadre de concertation périodique entre Madame la ministre et le bureau de la section syndicale, la discrimination des cadres pour les missions et séminaires à l’extérieur du pays et la prise en charge des événements sociaux régissant la société guinéenne.
Sur le plan administratif et financier, le syndicat parle du retard prolongé pour la nomination des chefs de division et de section conformément à la structure actuelle, l’emprise totale sur les attributions des directions techniques et services rattachés par le cabinet, l’opacité dans la gestion des ressources allouées aux départements, notamment la ventilation des crédits au niveau des différents services entre autres.
Après compte-rendu de sa démarche, le syndicat a donné la parole à certains travailleurs. Mohamed Camara, l’un d’eux, demande au syndicat d’adresser un dernier mémo au Ministre au cas où elle refuserait de recevoir le syndicat, ils se feront entendre. Amara Camara quant à lui, parle d’un dernier avertissement à la Ministre au risque de lui bloquer la rentrée du ministère. « Si elle continue à faire la sourde oreille, elle nous verra sur sa route. Car un jour, on lui bloquera la route ici et elle ne rentrera pas jusqu’à la satisfaction de nos revendications » a entonné ce dernier, sous un tonnerre d’applaudissements de l’assistance.