Deux personnes ont été tuées et au moins une trentaine ont été blessées ce samedi 20 février à Mandalay, deuxième ville de Birmanie, lorsque des policiers ont tiré sur des manifestants qui protestaient contre la junte. Plusieurs milliers de contestataires sont de nouveau descendus dans les rues de Rangoun, la capitale économique.

Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des manifestants samedi à Mandalay, deuxième ville de Birmanie, faisant deux morts et au moins une trentaine de blessés, ont indiqué des membres du personnel médical à l’AFP. Plusieurs centaines de policiers étaient intervenus sur un chantier naval de la ville, faisant craindre des arrestations d’employés mobilisés contre le coup d’État. Des manifestants ont alors tapé sur des casseroles pour tenter d’empêcher les interpellations, mais la police a tiré.

Parmi les deux personnes tuées, un mineur a reçu une balle dans la tête, ont indiqué les secouristes, ajoutant que « la moitié des victimes ont été visées par des tirs à balles réelles ».

Hommage à la manifestante tuée

Par ailleurs, des milliers de personnes se sont rassemblées, non seulement à Mandalay, mais aussi Rangoun, pour rendre hommage à Mya Thwate Thwate Khaing, l’épicière de 20 ans décédée vendredi après avoir passé dix jours en soins intensifs.

Les protestataires tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Tu es notre martyre », ou encore : « La balle qui l’a transpercée a touché toutes nos têtes ».

Selon les médecins, la jeune fille a été ciblée à la tête par un tir à balles réelles. De son côté, les autorités affirment que seuls des projectiles en caoutchouc ont été utilisés ce jour-là par les forces de l’ordre.

A l’étranger, appel à manifester devant les ambassades

Cette jeune femme est la première victime de la répression des militaires. Vendredi, dans le nord de la Birmanie, des petits groupes de contestataires ont été dispersés par la police et des militaires armés de matraques, selon des vidéos en ligne et des témoins.

Malgré la peur des représailles violentes par l’armée, les appels à la désobéissance civile se poursuivent. Le militant exilé Min Ko Naing a par ailleurs appelé ses compatriotes de la diaspora à manifester devant les ambassades de leur pays ce samedi après-midi pour soutenir le mouvement birman.

RFI