L'opposition en Guinée a affirmé mardi à la maison de la presse de Conakry qu'elle ne boycottera pas le premier tour de l'élection présidentielle prévu le 11 octobre 2015 tout en appelant à corriger des "dysfonctionnements importants" dans le processus risquant d'entacher le scrutin. A cinq jours des opérations de vote, "le processus électoral connaît des dysfonctionnements importants, des anomalies en grande quantité qui peuvent influencer la sincérité du scrutin", a déclaré lors d'une conférence de presse Aliou Condé, un responsable du parti de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition et candidat à la présidentielle. A la question de savoir si l'opposition allait boycotter le scrutin, Aliou Condé a répondu: "Non, nous n'allons pas boycotter l'élection avec tous les investissements que nous avons faits. Ce que nous souhaitons, c'est avoir des élections libres et transparentes, crédibles surtout Mohamed Tall, un responsable du parti de Sidya Touré, autre candidat de l'opposition, a de son côté invité la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à "prendre conscience de l'ampleur des difficultés" du processus électoral. Les représentants des candidats de l'opposition ont réitéré leurs critiques notamment contre le fichier électoral, une mauvaise "cartographie des bureaux de vote", une "distribution anarchique des cartes d'électeurs". Autant d'argument qui les avaient poussés la semaine dernière à réclamer un report du scrutin d'au moins une semaine. Selon leurs mandataires, les candidats de l'opposition n'ont pas reçu le fichier électoral "dans les délais requis". En outre, des électeurs ont été inscrits loin de leur zone de résidence. Et le vote par procuration demeure autorisé alors que les opposants en réclament l'interdiction. "Cela fait une série importante de personnes qui peuvent, de manière frauduleuse, par le moyen du vote par procuration, fausser le scrutin", a indiqué Mohamed Tall.
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