Le chef de la Mission de l'ONU contre Ebola (UNMEER) en Guinée a dénoncé lundi des violences dans l'ouest du pays, qui ont "mis en péril" la lutte contre l'épidémie de fièvre hémorragique.

Une soixantaine de personnes ont été arrêtées à la suite de ces troubles la semaine dernière, a appris l'AFP auprès des autorités locales et des habitants.

Dans un communiqué, le chef de l'UNMEER en Guinée, Abdou Dieng, a appelé la population à "soutenir et à collaborer avec les acteurs nationaux et internationaux de la lutte contre Ebola".

Il a souligné que les incidents "des derniers jours ont sérieusement entravé le travail remarquable des travailleurs humanitaires et ils ont mis en péril le traitement des personnes atteintes".

"A Kamsar (préfecture de Boké), des bâtiments publics ont été endommagés. A Tanéné (préfecture de Dubréka), une ambulance de la Direction préfectorale de la Santé (DPS) a été brûlée. Dans la préfecture de Fria, des partenaires de la réponse à Ebola ont été attaqués, entraînant l'intervention de la police", a-t-il précisé.

Le déploiement des personnels engagés dans la lutte contre l'épidémie "doit s'accompagner d'une bonne communication afin de s'assurer que la population est préparée pour leurs interventions et pour éviter toute stigmatisation des cas déclarés", a-t-il souligné.

Par ailleurs, le ministre de la Justice Cheick Sako a démenti des informations diffusées la semaine dernière par des médias internationaux faisant état de l'arrestation à un barrage de police dans l'ouest de six personnes transférant en taxi un parent décédé d'Ebola, mais muni de lunettes de soleil pour faire croire qu'il était vivant.

Dans un communiqué parvenu lundi à l'AFP, le ministre dénonce "la rumeur selon laquelle un corps porteur d'Ebola, habillé pour le besoin de la traversée, avait été intercepté par les services de sécurité à Alassoya (Forécariah)".

"Selon le procès-verbal de la gendarmerie de Forécariah et confirmé par la justice de paix de la même localité, ladite personne revenait d'un village dans le cadre de son traitement et a trouvé la mort au cours de son voyage retour", ajoute-t-il, précisant que l'intéressé était "effectivement décédé d'Ebola".

Les cadavres de malades d'Ebola étant particulièrement contagieux, ils doivent faire l'objet de "funérailles sécurisées", sans les rituels coutumiers impliquant un contact avec les corps.

Des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone), c'est en Guinée –d'où est partie l'épidémie en décembre 2013– que les réactions à la lutte anti-Ebola sont les plus violentes, en particulier dans le sud, théâtre de vives tensions entre communautés et avec le pouvoir central.

Avec AFP

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