Au cours d’une conférence tenue ce vendredi à la maison de la presse de Guinée, l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives a présenté les rapports ITIE-Guinée des années 2013, 2014 et 2015 qui font suite à une campagne effectuée dans les zones minières. 

L’objectif de ce rapport vise à présenter la contribution du secteur extractif dans l’économie nationale et proposer des solutions d’appui au gouvernement guinéen dont près de 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Depuis son admission en septembre 2007 à l’ITIE, la Guinée dispose depuis le 2 juillet 2014 du statut de pays conforme dont la prochaine validation est prévue pour juillet 2018.

Depuis 2005 à nos jours, l’ITIE-Guinée a publié 11 rapports dont les derniers à date sont ceux des années 2013, 2014 et 2015. Selon le secrétaire exécutif de l’ITIE-Guinée, un manque de ressources nécessaires pour la campagne à travers le pays, serait la cause de ce retard. « Actuellement le rapport de 2016 est en cours de préparation et doit à tout prix être publié avant la fin de l’année 2018, sinon la Guinée sera sanctionnée pour n’avoir pas rempli ses obligations. À partir de lundi, le cabinet qui a été recruté par la banque mondiale sera sur place, ils ont déjà fait une première visite en Guinée pour collecter les premières informations et cette fois ils vont venir pour que nous discutions de la suite de la réalisations de ce rapport qui sera fait suivant les nouvelles normes,qu’on a appelés les standards de 2016 », explique le secrétaire exécutif de l’ITIE-Guinée.

« L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives de Guinée exige donc la publication des rapports ITIE, des rapports d’exercices fiables incluant la divulgation complète des revenues de l’Etat issues des industries extractives ainsi que la divulgation de tous les payement significatifs versés au gouvernement par les entreprises minières et pétrolières.
Les rapports produits par le cabinet synergie en 2013, au moment de la collecte des données par l’institution indépendante, a compté 455 titres miniers dans le cadastre minier. Seulement 33 entités parmi ces 455 ont payé ou perçu le montant de 700 000 000 fg pour être mis dans le périmètre d’une feuille de neutralité », précise le conférencier et d’en conclure.

Au cours donc de l’année 2013, Abdoulaye Soumah, le responsable passation des marchés de la communication au secrétariat exécutif de l’ITE estime que la contribution de ces 33 entités est de 2 242 milliards de franc guinéen à l’économie nationale soit 28% de contribution aux recette budgétaire de l’Etat, chose qu’il juge dangereux.

Pourquoi dangereux ? « Parce que dès qu’un secteur représente 21% de la contribution aux recettes budgétaire, ça veut dire que notre économie dépend de ce secteur. Or, les mines sont des ressources non renouvelables ; à part cela il y a ce qu’on appelle la volatilité des prix. Nous avons entendu parler du cas du pétrole dès que son prix a chuté, il y a eu des problèmes dans les pays pétroliers. Donc, il faut qu’on développe d’autres ressources qui puissent faire qu’on ne soit pas dépendant d’un seul secteur », insiste t-il.