À Kaporo-rails, elles sont plus de 500 familles qui dorment à la belle étoile et une cinquantaine peine à se mettre quelque chose sous les dents suite au déguerpissement brusque qu’elles ont subi de la part de l’État guinéen. Et dans la semaine, ce même gouvernement suite à un conflit frontalier entre la Guinée et la Sierra Leone, plus précisément à Benty a offert une enveloppe financière de 30 millions de francs et des vivres.

Cette action ne passe pas sous silence chez l’administrateur de la cellule Balai Citoyen qui estime que c’est un deux poids deux mesures. « C’est une maladresse. À notre niveau, ça ne peut être une indignation, une amertume. Dans la mesure où nous voyons qu’un gouvernement perçoit son peuple de façon diversifiée. Il est inacceptable, il est incompréhensible que la compassion dont les victimes du conflit de Kaporo-rails n’ont pas bénéficié que d’autres puissent bénéficier de cela et que l’État reste dans un silence coupable avec des discours qui remettent en cause le vivre ensemble, qui remettent en cause l’équilibre sociétal de notre nation », s’est indigné Sékou Koundouno avant de condamner cet acte avec fermeté: « Le Balai Citoyen dénonce cette façon de faire, nous estimons que tous les Guinéens sont égaux en droit et en devoir. Les avantages qu’ont eus droit les populations de Benty  les populations de Kaporo aussi en ont besoin dans la mesure où le collectif des victimes de Kaporo-Rails met en défis l’État de prouver la liste d’un quelconque dédommagement et de recasement », précise l’administrateur de cette plateforme de la société civile guinéenne.

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Il est à rappeler que c’est le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation Bouréma Condé qui, au nom du Gouvernement guinéen a fait la remise de cette importante somme d’argent aux déplacés de ce conflit frontalier opposant deux villages autour de la construction d’un centre de santé. 

Moussa Moïse KEITA