Dans le rétroviseur de l’actualité de ces deux derniers mois, des évènements transfrontaliers retiennent on ne peut mieux mon attention C’est à juste raison qu’il me paraît important de positiver et de m’attarder, sur le départ du pape Benoît XVI du Vatican. De l’éthique de ce geste, de ce choix salvateur pour l’humanité. D’ailleurs en annonçant son retrait de son pontificat en raison de son âge. Le pape Benoît XVI a surpris tout le monde, en ces termes : « Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, a dit Benoît XVI, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien »
Une façon d’affirmer qu’un pape (parce qu’il est homme) avait le droit, le devoir, de se retirer s’il sait pertinemment que psychiquement, physiquement, ou spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère.
Une très bonne leçon d’amour, d’humilité, de devoir à méditer dans un continent comme l’Afrique, où, lors de ses différents déplacements en Afrique, il a souvent axé ses discours sur le respect des droits humains, de la richesse spirituelle des peuples. Voyons ! C’est à la sixième année de son pontificat, que Benoît XVI avait fait son deuxième et dernier voyage de souverain pontife en Afrique après le Cameroun et l’Angola A l’époque Benoît XVI a fait un discours mémorable au palais présidentiel. Il me paraît opportun de revenir sur ledit message qui restera dans les annales de l’histoire, car sa puissance et sa pertinence politique, étaient perçues comme une mise en garde à l’adresse des dirigeants de l’Afrique, mais aussi des dirigeants de ce monde..
S’appuyant sur les différentes révoltes en cours dans le monde, le pape a affirmé que « les peuples veulent vivre dignement, se nourrir, être éduqués, soignés»
Encore pour ces dirigeants africains qui exercent le pouvoir d’un autre âge, qui pratiquent l’ostracisme sournois, qui utilisent l’exclusion, la division comme substrat de leurs magistères, les états qui ne sont pas justes et considèrent leurs peuples comme des moutons de panurges, il disait ceci en parlant des peuples, « Ils veulent comprendre les choix politiques et économiques faits en leur nom et quand ils se savent manipulés ils peuvent alors se révolter et c’est légitime ».
Et le pape Benoît XVI de conclure par cet autre appel : « Ne privez pas les peuples d’espérance, ne les amputez pas de leur avenir en mutilant le présent », avant d’inviter les Africains à être « les artisans de la réconciliation » dans les conflits, qui naissent aux quatre coins du continent.
Quant au nouveau, le 266e pape dans l’histoire du catholicisme, d’une église de 1,2 milliard de fidèles, comme Benoît XVI il est également un homme du dialogue interreligieux. il s’appelle François, (76 ans) comme Saint-François d’Assise, qui lui a inspiré son nom de pape et qui en 1219, était allé voir le Sultan de Babylone pour que cesse la guerre entre chrétiens et sarrasins,
Avec le pape émérite Benoît XVI, certes qu’ils ont des tempéraments différents, mais, ce « Saint François d’Assise » de notre époque, apparaît comme le défenseur des plus petits et de la création, en exaltant la force de l’humilité et en redonnant à l’Eglise sa vocation de gardienne de l’homme de la nature et du social. Et s’adressant au monde, il a appelé l’homme à devenir gardien de lui-même, de ses propres sentiments, la haine, l’orgueil, l’envie. « N’ayons pas peur de la bonté et de la tendresse », a-t-il déclaré au monde entier.
L’Afrique est au cœur de ses préoccupations, dans son premier message de Pâques, il a imploré la paix pour le monde entier, au Moyen-Orient comme en Afrique. « Paix pour l’Afrique, encore théâtre de conflits sanglants » Evidemment, c’est une mise en garde solennelle du pape à ce continent miné par d’interminables crises sociopolitiques.
A méditer !