Hassan et Boubacar sont nés en Guinée, attachés par le ventre. Le 26 mai, grâce à l’association La Chaîne de l'espoir, ces frères siamois ont été séparés avec succès à l’hôpital Necker, à Paris.

Une petite prouesse médicale a eu lieu fin mai à l’Hôpital Necker. Hassan et Boubacar, des siamois nés liés par l’abdomen en janvier en Guinée, ont pu être séparés avec succès. Le Figaro raconte cet exploit chirurgical.

Quatre mois et demi plus tôt, les deux frères naissaient au CHU de Conakry, en Guinée. Jusqu’à la délivrance, leur mère Fatoumata, 27 ans, croyait attendre des jumeaux. A part une petite fracture obstétricale pour l’un des deux, ils sont en bonne santé. Une rareté qui provoque alors une effervescence médiatique en Guinée. "C’était la première fois que des enfants siamois naissaient vivants dans notre pays", commente le Dr Daniel Agbo-Panzo, chef du service de chirurgie pédiatrique du CHU de Conakry.

Les médecins annoncent rapidement à Fatoumata qu’ils vont pouvoir séparer les nourrissons. Ils se mettent en quête d’un hôpital disposant du plateau technique. La première dame de Guinée en personne se mobilise, contactant l’ambassade de France.

Sept chirurgiens

L’opération se déroule donc à Paris, le 26 mai à l’Hôpital Necker. Elle est financée grâce aux donateurs de l'association La Chaîne de l'espoir, qui vient en aide aux enfants qui ne peuvent être opérés dans leur pays d’origine.

L’intervention durera toute la journée. Sept chirurgiens (quatre chirurgiens pédiatriques et 3 chirurgiens plasticiens) y participent. L'équipe chirurgicale dirigée par le Pr Yves Aigrain sépare les organes partagés: le foie et 30 cm d'intestin grêle en commun. Symboliquement, c’est le Dr Daniel Agbo-Panzo, qui a tranché le dernier lambeau de peau qui les reliait.

En bonne santé, les deux bébés sont maintenant des jumeaux presque comme les autres. "Je suis très contente et soulagée que tout ce soit bien passé", se réjouit Fatoumata. Dans quelques semaines, les garçons retourneront avec leur mère à Conakry, et retrouveront leurs trois frères et leur sœur.

Plus de séquelles psychologiques après six mois

Chirurgien pédiatrique à Necker, le Pr Yves Aigrain expliquait en mars sur le site internet de l'hebdomadaire L'Obs avoir réalisé à Necker trois opérations réussies de séparation de jumeaux siamois en sept ans. "Depuis que j'ai rejoint le service de Necker, il y a sept ans, nous avons séparé trois paires de jumeaux conjoints. Il y a environ huit autres paires de jumeaux qui avaient été opérés durant les 10 ans précédents. Nous n'avons pas eu de mortalité" expliquait-il.

"Certains de ces enfants ont des séquelles importantes qui ont ou auront des répercussions sur leur qualité de vie. Certains nécessiteront dans l'avenir d'autres gestes chirurgicaux", ajoutait le chirurgien. "Nous recommandons une intervention entre trois et six mois, ce qui ne veut pas dire que ce ne soit plus possible ultérieurement mais les séquelles psychologiques risquent d’être plus importantes."

Avec BFMTV

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