Une table ronde sur le développement minier responsable s’est  tenue du 21 au 22 février 2017 à Conakry. Une rencontre qui a pour objectif de réfléchir sur le développement du secteur minier guinéen. A cette occasion, votre site d’information Guineediversite.com a tendu son micro à Ibrahima Diallo, chercheur en Droit minier et consultant du Programme des nations unies pour le développement PNUD, pour explorer les points clés de cette table ronde qui a regroupé des acteurs miniers guinéens et le forum économique mondial.

Quel est l’objectif de cette table ronde ?

Cette table ronde à un certain nombre d’objectifs, mais le principal est de pouvoir amorcer un dialogue entre les différentes parties prenantes afin d’identifier les nombreuses questions liées au développement responsable et dégager des pistes de solution pour que cela puisse être une réalité en Guinée. Les objectifs spécifiques sont entre autres, trouver un consensus sur la manière dont le secteur minier peut créer de la valeur et du bénéfice pour tous ; il s’agit aussi d’arriver a une convention, identifier les approches collaboratives permettant d’accélérer la concrétisation des opportunités en matière d’énergie, d’infrastructure et de développement de compétences. On a eu aussi à débattre de cinq thèmes : le cadre législatif et réglementaire qui n’existe pas chez nous, les mines et développement communautaire, la problématique de l’artisanat minier  qui est un problème à part entière, et enfin l’impact du secteur minier sur l’économie nationale.

Quel regard portez-vous sur le secteur minier guinéen en tant que juriste ?

Le secteur minier guinéen ne joue pas son  rôle. D’où l’objet même de cette table ronde, parce que tout ce que nous disons de ce secteur, il n’arrive pas à participer à un développement inclusif de l’économie. Il est considéré comme un secteur qui évolue a vase clos. Il n’intègre pas les autres secteurs et cela se passe au vue et au su de tout le monde. Et pour  arriver a un résultat, je crois bien en tant que juriste, il faudra qu’on trouve les voies et moyens nécessaires pour assainir la législation et aussi avoir un encadrement institutionnel cohérent pour arriver à des résultats escomptés.

Le code minier manque de texte d’application. Est-ce que cela n’est pas un frein pour  le développement minier guinéen.

C’est un frein réel. Tout le monde est au courant de cela. Lorsqu’on parle d’une loi, il s’agit de la partie législative et la partie réglementaire ; c’est le tout qui constitue en réalité une loi. Mais en Guinée cela est complètement absent. Les problèmes sont énormes dans le secteur minier guinéen.  La communauté n’a pas encore une visibilité sur le rôle de l’Etat et les entreprises miniers. Il ya une difficulté de l’Etat à assurer son rôle régalien.

Est-ce qu’il ya eu des recommandations au cours de ces deux journées de table ronde, si oui lesquelles ?

Oui ! La première recommandation c’est de faire le plus rapidement possible pour avoir des textes d’applications du code minier.  On a eu à faire d’autre recommandations  à savoir : avoir les premiers signes  dès cette année de mise en œuvre du programme du développement  minier responsable à travers les cinq axes, en matière d’infrastructure voir qu’est-ce qui se fait sur les corridors et autre. La question de l’artisanat minier la recommandation a été d’accélérer la réglementation du secteur. Il ya aussi la question lié à la gouvernance pour plus de transparence.

Pensez-vous que  toutes ces recommandations seront entendues et appliquées par les autorités concernées ?

Nous avons un problème qui est guinéen. Lorsque vous faites des textes et des recommandations, le problème c’est la lecture. Mais nous avons la promesse du ministre des Mines qui nous a promit l’application de ces textes. Il reste qu’attendre pour voir. Il faut savoir également qu’il y a un suivie extérieure à travers la Société Financière Internationale, la GIZ et le PNUD qui sont les partenaires du processus. Nous espérons que les recommandations seront mises en œuvre dans un bref délai et cela pourrait  amorcer vraiment un développement minier responsable comme on le dit et d’une manière inclusive en intégrant les autres secteurs pour que nous puissions  sortir de nos crises perpétuelles.

Interview réalisé par MORCIRE CAMARA

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