L’opération de déguerpissement engagée il y a quelques jours se poursuit au centre directionnel de Koloma. Après l’étape de démolition des kiosques, des baraques et gargotes, la destruction des maisons a commencé lundi 25 février 2019.
L’opération de déguerpissement entamée il y a quelques jours met plusieurs familles dans des conditions inhumaines et précaires. Une centaine de femmes et d’enfants ainsi que des vieilles personnes se retrouvent sans logement et dorment à la belle étoile.

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Aujourd’hui, le quartier Kaporo-rail ressemble à un champ de guerre. Sous la supervision d’un important dispositif sécuritaire et en présence des agents du Ministère de l’habitat, des bulldozers ont entamés la démolition des maisons cochées se trouvant sur les 260 hectares de l’État, sous le regard impuissant et les larmes des occupants. C’est le cas d’une sexagénaire, mère de 6 enfants inconsolable : « Nous sommes devenus des nomades », lance une sexagénaire, mère de 6 enfants, au bord des larmes.
Ibrahima Kalil Sow âgé de 30 ans est né et a grandi dans ce quartier. Ses parents s’y sont installés depuis 1986, « avec un titre foncier légal », nous dit-il. Elhadj Youssouf, lui, y a vécu pendant 50 ans, mais aujourd’hui, il se retrouve à zéro.

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Arbres, mosquées, écoles, rien n’est épargné par la démolition. Face à cette situation qui défraie la chronique en Guinée, la jeunesse de Kaporo-rail a fait une déclaration dans laquelle elle parle d’une violation de l’article 13 de la constitution. « L’article 13 stipule que le droit de la propriété est garanti », souligne Saidou Diallo.

Sur les lieux, les agents du Ministère de l’habitat n’ont pas voulu s’exprimer sur la question. Mais hors micro, ils nous ont précisé que les travaux de démolition devront finir avant la fin du mois de février.

Morciré Camara