Le port obligatoire de la bavette est banalisé par certains citoyens dans la préfecture de Coyah, une situation qui a commencé juste après l’altercation entre les citoyens et les forces de sécurité à cause des barrages qui étaient érigés à Friguiady. Depuis lors le contrôle du port des bavettes par les forces de sécurité n’existe plus. Pourquoi ce relâchement ?
La ville de Coyah rayonne dans le calme, aucune patrouille des forces de sécurité n’est visible dans la ville pour veiller à l’application du port obligatoire des masques. Cette situation a été constatée après les récentes manifestations entre forces de l’ordre et des citoyens. Cette manifestation pour rappel a enregistré cinq morts et plusieurs blessés.
Aziz Diop, nouveau préfet installé il y a quelques jours annonce la mise en place d’un comité de riposte.
« A ma prise de service il y a une semaine, j’ai constaté comme tout le monde, qu’il y a une banalisation de cette maladie à Coyah. Et que les citoyens refusent de porter ces masques pour se protéger, mais protéger aussi les autres. C’est dans cet esprit-là ce matin, que j’ai convoqué une réunion avec l’ensemble des chefs de quartier, conseils de quartier, des sages de Coyah et le maire de la commune urbaine de Coyah, pour analyser la situation et se demander pour cela . Or Coyah fait partir du grand Conakry ; la plupart des citoyens de Coyah travaillent à Conakry et reviennent dormir, côtoyer les autres qui sont à Coyah», a-t-il indiqué.
Pour mettre en application le port des bavettes après les incidents douloureux, AZIZ Diop préfet de Coyah, reste ferme sur des mesures qu’il compte mettre en place.
« Les statistiques également démontrent que la pandémie est plus forte à Coyah aujourd’hui. Donc j’ai demandé de mettre dès aujourd’hui le comité de riposte préfectoral, présidé par le préfet. De décentraliser le comité de riposte dans les communes et dans les quartiers. Nous ferons une décision dans ce sens, pour que nous puissions accompagner les professionnels de la santé et notre travail consistera à sensibiliser les populations, pour dire que c’est une maladie qui existe et que c’est une maladie qu’il faut considérer comme tel ; parce que nous sommes en guerre contre cette pandémie-là. Les professionnels de la santé continueront à accompagner les cas contacts, les cas évident et à se référer à Conakry. Mais nous avons aussi un plan de riposte que le DPS (direction préfectorale de la santé NDLR) m’a soumis, pour que les tests soient faits à Coyah. Parce que la plupart des cas avérés positifs, les examens ont été effectués à Conakry. Mais comme ils logent à Coyah, on se réfère à la référence de Coyah. Nous maintenant avoir la situation réelle à Coyah, pour que nous puissions déployer tous les efforts nécessaires pour que cette pandémie-là soit boostée en dehors de Coyah», a fait savoir le préfet de Coyah.
Sur la question de manque de patrouille des forces de sécurité dans la ville, AZIZ Diop interpelle la responsabilité des chefs de quartier de la ville de coyah.
« J’ai été très clair. Je suis une autorité. On ne peut pas m’influencer, j’assume mes responsabilités. Si je n’assume pas qu’on m’enlève, je ne suis pas fait pour être préfet. Je suis d’abord citoyen. Mais quand je prends une décision, je l’applique et je vais jusqu’au bout. C’est pourquoi on a dit aux administrateurs des marchés, si je constate une seule marchande qui ne porte pas de masque, je le suspends de ses fonctions. J’ai instruit le maire, si le marché n’est pas fermé à 16 h, moi je ne vais pas aller prendre une dame, je prends l’administrateur du marché, parce que les responsabilités sont décentralisées ; donc les conséquences, c’est l’administrateur du marché», a-t-il précisé.
Et de rajouter, « nous on décentralise, d’abord, les chefs de quartier sont dans les quartiers, il y a les chefs secteur. Mais j’ai dit, je vais dans un quartier, je constate qu’un seul citoyen n’a pas de bavette, je fais un avertissement au chef de quartier. S’il y a trois avertissements, je te suspends de tes fonctions. Avant qu’on ne dise que c’est Aziz Diop, après on dit que c’est Alpha Condé, parce que ça commence là. Or l’État c’est la base. Si chacun jouait son rôle, on ne serait pas là. Voilà ces mesures draconiennes. Et moi-même je vais sur le terrain. Maintenant ceux qui veulent par rapport à ça créer la rébellion, ils verront l’État face à eux. Parce que rien ne justifie qu’on ne porte pas de masque particulièrement à Coyah. Et il y a un relâchement par rapport aux orientations du gouvernement en matière de luette contre cette pandémie. Vous allez maintenant dans les lieux publics, les mariages, c’est comme s’il n’y a pas de pandémie. Plus de 50 personnes, 60 personnes, dans les restaurants. On va prendre des dispositions pour ça ».
Le port obligatoire des bavettes en cette période de crise sanitaire dans la préfecture de Coyah est très mal vu par certains citoyens, malgré les risques de contaminations de la pandémie de COVID-19.
« Nous en avons marre, et en plus si nous voyons des citoyens qui portent des bavettes ils vont payés 30.000 GNF. Si des personnes arrivent à mourir suite à ce virus, c’est la volonté de Dieu. Mais nous ici à Coyah nous sommes fatigués de porter des masques », a souligné un citoyen qui a préféré garder l’anonymat.
Pour le moment, des citoyens de Coyah se baladent dans la ville sans bavette et sans être inquiété par les forces de sécurité.