L’évènement dénommé  » le gros Plan du cinéma » a été reporté pour une date ultérieure, c’est une information que la structure organisatrice Phoenix-VISION a fait savoir ce week-end.

A rappeler que cet évènement qui allait regrouper les acteurs du cinéma guinéen autour de la thématique  » le cinéma guinéen, opportunité d’investissement » à Conakry n’aura plus lieu en mois de juin, pour des raisons dues à la crise sanitaire qui frappe le monde.

Ce cet évènement devrait se tenir dans un réceptif hôtelier de la place, « La machine était lancée, certains médias publics et privés sont associés à ce projet. Le comédien Mamadou Thug, Kandé, la productrice du film ‘’Légitime défense  » et bien d’autres acteurs du monde du cinéma guinéen sont impliqués dans la réalisation de ce projet. L’ONACIG a donné son ok pour la tenue de l’événement. D’ailleurs, ce report est bénéfique pour PHOENIX-VISION, car cette trêve leur permet de peaufiner bien des aspects du projet, notamment, sur le plan organisationnel et dans l’association d’autres partenaires techniques et financiers. Nous invitons les mécènes, les institutions publiques et privées, l’État, les sociétés téléphoniques, les marques et d’autres sponsors à s’associer à cet événement. En ce sens que, nous avons vu comment le cinéma en particulier, et l’audiovisuel en général, a impacté positivement la vie des citoyens du monde en cette période d’arrêt total, qui s’est matérialisée par le confinement d’une grande partie de la planète. Et cela a fait grimper le chiffre d’affaires de certaines plateformes de streaming, comme netflix, Disney et autres », a fait savoir Richard Hébélamou chargé à l’organisation.

Pour Mohamed Camara président de la structure PHOENIX-VISION, a reveler les objectifs de cet évènement axé sur le cinéma guinéen, « amener les pouvoirs publics, les télévisions publiques et privées, le secteur privé, les investisseurs et les mécènes à voir le cinéma guinéen comme une opportunité. Autres objectifs spécifiques, sont d’amener les pouvoirs publics à contribuer à l’essor du cinéma guinéen, inciter les télévisions publiques et privées, ainsi que les opérateurs économiques publics et privés à investir dans le cinéma guinéen, cultiver la culture du mécénat dans le milieu du cinéma du guinéen ».

Pour les organisateurs, le cinéma est un mécanisme de croissance et d’employabilité « Il n’est plus à démontrer que le secteur culturel est un facteur de croissance, de richesse et est créateur d’emplois. Ce secteur est sans nul doute, une école d’entreprenariat. Il amène ses acteurs à s’auto-employer et employer d’autres. Dans bon nombre de pays, l’art et la culture contribuent à la lutte contre le chômage. Pour le cas précis du secteur culturel guinéen, des événements foisonnent, des festivals pullulent, il y a de façon sporadique des expositions picturales, des représentations théâtrale(s… )», a souligné Mohamed Camara.

Pour le secrétaire général, Oumar Kourouma ce secteur est laissé pour compte en guinée, l’autorité est quasi absente dans l’émergence de ce secteur qui selon eux est promotrice.

« Force est de constater qu’en Guinée, ce secteur reste le parent pauvre. Concernant le cinéma guinéen, il est quasi inexistant. La Guinée n’attire pas les productions étrangères, contrairement aux autres pays de la zone Ouest-Afrique : Sénégal, Burkina Faso, Mali… Il n’y a pratiquement pas de productions locales de standard international, ou du moins celles qui peuvent être exportées se comptent au bout des doigts et sont presque rarissimes. Les productions professionnelles in situ ne sont pas consommées, voire même méconnues du grand public.

Il n’y a que les productions dites ‘’des amateurs  » qui sont adoubées par le public. Or, leur qualité technique laisse à désirer. La probabilité est faible qu’elles soient exportées hors de nos frontières. En plus, l’écriture scénaristique n’est pas poussée, et cela influe sur la qualité des œuvres ».

S’il y a des efforts qui sont fournis par les acteurs du cinéma, il faut tout aussi signaler des manquements.

« La liste des problèmes liés au secteur du cinéma guinéen est longue. Heureusement, ceux qui sont taxés ‘’d’amateurs  » à tort, sont ceux qui tiennent le flambeau du cinéma guinéen. Ils font des œuvres qui touchent le bas peuple, en dépit de leur qualité technique insuffisante, c’est des ‘’stars made in Guinea »  » « . Ils sont aimés et adulés par le public. Ils contribuent à entretenir la lueur d’espoir qu’a le cinéma guinéen. En plus, l’Institut Supérieur des arts de Guinée, à travers son département du cinéma et Audiovisuel, forme des étudiants aptes à relever le défi du 7ème Art guinéen. Mais c’est un combat âpre et de longue haleine. Parce que les moyens ne suivent pas les efforts. Il n’y a pas de fonds alloué au cinéma guinéen, les maisons de production ont du mal à obtenir les moyens financiers nécessaires pour la production des films susceptibles de les intéresser, les compagnies téléphoniques, les investisseurs, les opérateurs économiques publics et privés et les mécènes ne sont pas encore convaincus que le cinéma guinéen peut créer des débouchés économiques, créer des emplois et boosters l’économie guinéenne. C’est dans ce cadre que nous organisons le salon du cinéma guinéen dénommé ‘’le Gros Plan du cinéma 224 « . Ce salon sera le lieu de rencontre entre les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, ‘’les amateurs « , les cinéphiles, les télévisions publiques et privés mais aussi le gouvernement et le secteur public et privé. Ce rendez-vous sera consacré à des échanges, des panels, des tables rondes et des expositions-ventes. Il y aura également des projections de films, des présentations de films et des projets de films, une conférence en vue d’expliquer que le cinéma guinéen est une opportunité d’investissement sûr et rentable tout comme les autres secteurs », a indiqué Oumar Kourouma secrétaire général.

Ce salon aspire à prouver que le cinéma guinéen peut être un levier économique viable. Il sera le lieu aussi de faire un plaidoyer auprès des décideurs publics, en vue de participer à l’essor du cinéma guinéen.