Suite à la question relative à la publication par «Le Parisien» de ce matin, concernant d’éventuelles interventions françaises dans le désert libyen, la reponse du porte parole du Ministère Français des Affaires étrangères, est sans ambages pour confirmer cette information de dernière minute.
Il y a, en Libye, un problème de sécurité, qui est double – à la fois à l’intérieur et vers ou depuis l’extérieur, ce qui pose la question de la sécurité des frontières. Les autorités libyennes en sont d’ailleurs très conscientes et désireuses d’y remédier vite, sans sous-estimer les difficultés qui sont liées à la maîtrise de frontières qui font plus de 4000 km.
La France est prête à aider les autorités libyennes. C’est en plein accord avec elles et avec nos partenaires que nous avons organisé à Paris, le 12 février dernier, une conférence internationale sur ce problème spécifique de la sécurité de la frontière libyenne. C’est un sujet auquel nous sommes donc sensibilisés depuis longtemps maintenant. Un certain nombre de décisions et de programmes de coopération ont été décidés à titre bilatéral, multilatéral ou européen. C’est dans ces cadres-là que des programmes de formation de policiers ou d’officiers libyens ont été lancés, et qu’a été préparé le déploiement de la mission européenne de formation et de conseil visant à renforcer la sécurité de la frontière. Cette mission devrait être déployée dans les tout prochains jours, avec près de 150 conseillers des différents États membres.
Comme l’a dit le ministre des affaires étrangères, nous sommes disposés à accélérer le rythme, à faire encore d’autres choses avec les Libyens, en lien avec nos partenaires de l’Union européenne et de la région. Ce sont des discussions que nous avons en ce moment. Nous y réfléchissons avec les Libyens.
Une dernière remarque : c’est un problème régional. Il ne s’agira pas simplement de régler les problèmes de la sécurité de la frontière libyenne. C’est d’ailleurs l’approche retenue par l’Union européenne, avec sa « Stratégie Sahel » qui comprend notamment un volet de renforcement des capacités de sécurité et prévoit des moyens importants. Au-delà du cadre européen, des choses sont également faites au titre du Forum global contre le terrorisme, co-présidé par l’Algérie et le Canada et qui réunit tous les pays d’Afrique du Nord et du Sahel.
Il y a donc une vraie attention de notre part et de celle d’autres pays. D’ici quelques jours, au courant du mois de juin, des annonces seront faites pour renforcer ce qui est déjà fait. Les autorités libyennes en conviennent tout à fait : la situation sur place est préoccupante. Elle est aussi le résultat de quarante ans de dictature qui ont laissé la Libye sans véritable structure d’Etat ou administrative. Au-delà de la police, de l’armée et de la sécurité au sens large, c’est une approche globale qu’il faut avoir : ce sont toutes les structures étatiques qu’il faut consolider en Libye. Un seul exemple : cette approche doit aussi intégrer un volet en matière de justice et de formation des magistrats.
La responsabilité première est bien évidemment celle des Libyens. Mais eux-mêmes demandent à ce qu’on les aide. C’est un souhait des Libyens. La France peut certainement apporter son aide et son expertise.
Les demandes libyennes sont de deux ordres : formation et conseil d’une part, et équipement, d’autre part.