En accédant à la souveraineté nationale et internationale en 1958, la Guinée s’inscrivait dans l’esprit des temps de la vague des indépendances nationales. La compagnie des bauxites de Guinée, CBG, voyait en effet le jour quelques années plus tard, puisque les activités ne démarraient officiellement qu’en 1963. Mais la réalité est plus complexe et les liens plus profonds encore que ne l’indique cet acte de naissance.
La Compagnie des Bauxites du Midi en effet, filiale française d’Alcan, société minière canadienne majeure, était présente en Guinée dès le début du vingtième siècle. Elle allait découvrir d’importants gisements de bauxite dans la région de Boké. Mais l’exploration et l’exploitation ont un rythme irrégulier qui conduit les autorités de l’époque à envisager un futur minier différent que celui d’une mise en œuvre erratique. La création de la CBG le premier octobre 1963 s’inscrit dans cette volonté d’insuffler un Elan. La vision est celle du progrès et de l’action. Elle associe l’Etat guinéen pour 49% à Harvey Aluminium of Delaware pour 51%, pour exploiter les réserves considérables de Boké et de Sangaredi. Depuis, la société s’est encore renforcée avec l’intégration de nouveaux partenaires. En 1967, Alcan, Alcoa, Martin Marietta, Pechiney, Vaw et Montecatini ont agrégé leurs forces. Le paysage est désormais légèrement différent puisque les partenaires étrangers de CBG sont regroupés dans Halco Mining autour de Rio Tinto-Alcan, Alcoa et Dadco, afin d’exploiter un site de 1292 km2, qui s’étale entre les préfectures de Boké, Télimélé et Gaoual. La présence de partenaires diversifiés et puissants assure à la CBG les moyens de ses ambitions qui sont au service de la Guinée.
Il n’est pas possible d’évoquer la CBG sans insister sur une série d’initiatives qui débordent le cadre originel de sa mission et traduisent aussi une implication profonde dans le devenir du secteur minier en Guinée. Ce fut notamment le cas avec la création de l’Office d’Aménagement de Boké (OFAB) qui fut créé en 1965 et dont l’objet dépasse les seules préoccupations de l’entreprise mais répond à l’intérêt supérieur du pays. La CBG à cet effet, a toujours tenu à faire passer l’intérêt de la Guinée avant des intérêts purement mercantiles. C’est ainsi que des investissements considérables ont été réalisés en un temps record. Les sites ont été développés, le chemin de fer de Boké fut construit ainsi que le port de Kamsar. Près de 350 millions de dollars furent investies à l’époque permettant à l’OFAB de réaliser ses infrastructures. Lorsque l’Office fut dissout en 1995, un autre établissement public a pris le relais, l’ANAIM. Les prérogatives de l’ANAIM étaient confirmées dans ce nouvel ensemble. Il faut à cet égard noter le rôle moteur de la CBG dans l’édification des structures d’accompagnement et de contrôle de ce secteur stratégique pour le pays.
Mais la CBG, soucieuse de l’efficacité des structures dans lesquelles elle s’exprime l’était tout autant dans sa volonté d’adapter en permanence ses propres structures aux évolutions du temps. Ainsi l’entreprise est devenue en Juin 1999 une société anonyme, en accord bien sûr avec les autorités guinéennes.
L’objectif était clair. Il fallait répondre aux exigences de la mondialisation car la compétition internationale n’épargne aucun secteur et cette exigence implique une ouverture une formation permanente, et un souci constant du partenaire essentiel qu’est l’Etat guinéen, et la participation de tous les partenaires est un atout de plus tant pour la conquête des marchés que pour une activité parfaitement régulée. Le rayonnement de la CBG et de la Guinée sont ainsi liés dans une perspective mondialisée.
Les performances enregistrées sont aujourd’hui considérées par la CBG comme une première étape et la CBG affiche clairement des ambitions qui vont la conduire vers la première place mondiale, situation finalement en rapport avec le potentiel guinéen puisque le pays dispose d’importantes réserves de bauxite, environ les deux tiers des réserves mondiales avec une teneur en alumine comprise entre 40 et 63 %. Ces performances déjà remarquables sont considérées aujourd’hui par la CBG comme une première étape. Des projets de développement visent à faire de la CBG un leader mondial et pour cela une politique nouvelle d’investissement est mise en œuvre dans une optique de maîtrise du moindre détail.
Des objectifs ambitieux expriment la volonté de dépasser les contraintes inhérentes aux outils multiples et l’entreprise développe une culture propre qui fait que la CBG fait corps avec son personnel. Le travail de chacun est reconnu comme essentiel au bon fonctionnement de l’ensemble. La philosophie est celle du respect, à partir de laquelle la marche en avant devient naturelle.
Car l’entreprise malgré sa dimension internationale est résolument guinéenne et progressiste. Elle emploie un peu plus de 2500 personnes. Alors que les premières années les expatriés étaient très nombreux, plus de 10% du personnel, ils ne sont plus aujourd’hui qu’une vingtaine, conséquence directe d’un effort de formation interne permis par les structures de management; l’entreprise offre des perspectives d’épanouissement à tous. La ville de Kamsar en est le tableau vivant, c’est une cité qui préfigure ce que sera le quotidien de demain dans le pays. L’eau, le courant électrique, l’éducation et la santé sont des acquis naturels pour chacun. Les salaires sont plus élevés que partout ailleurs et la ville respire la rigueur de sa modernité.
L’esprit d’entreprise, le souci d’un dépassement constant et la sensibilité de l’autre sont des marques de fabrique CBG. Ainsi, toutes les opportunités de création d’emplois connexes sont systématiquement exploitées, en promouvant l’homme, on assure un peu plus le développement du pays qui reste le but de tous. La société est propriétaire d’un important parc immobilier, celui-ci exige un entretien constant, la réponse de la CBG se traduit dans cet esprit de progrès par des créations de petites entreprises qui, à partir de ce marché « captif » naissent et peuvent croître dans la sécurité, tandis que se diffuse l’esprit responsable de l’entrepreneur qui va de l’avant. Des centaines d’emplois ont ainsi été créés dans la déclinaison de cette philosophie et cette évolution a eu un écho constant. Pour l’entreprise c’est en quelque sorte un devoir d’Etat, prolongement naturel de sa sensibilité guinéenne.
Dans le cadre de sa démarche qualité, le souci de la sécurité est partout, les normes sont impitoyables, et de ce fait, les accidents demeurent exceptionnels. Mais la touche de l’homme se lit aussi dans les préoccupations environnementales. Le symbole apparaît dans la fumée blanche qui sort de l’usine, débarrassée de ses impuretés, inoffensive et l’écologie trouve là une déclinaison symbolique. Mais ce n’est pas la seule. La récupération des poussières de bauxite transportée est en effet récupérée et recyclée dans le processus de production avec un résultat de 80 000 tonnes par an. Bien sûr, tout ceci exige des investissements, mais la CBG n’hésite pas à les mettre en œuvre car il s’agit de pérennité d’un patrimoine humain. D’ailleurs la vision écologique est globale et s’analyse aussi à travers le traitement des eaux usées, qui, fait exceptionnel pour être souligné, sont traitées, analysées dans un laboratoire reconnu, et recyclées dans des actes d’arrosage et de dépoussiérage après des opérations complexes d’élimination des bactéries qui impliquent l’utilisation des ultra-violets!
Il n’est pas surprenant que dans ces conditions, la CBG ait des ambitions majeures. La norme ISO 9001 fut introduite dans l’entreprise en 1999 au laboratoire de chimie, ce qui était à l’époque déjà assez révolutionnaire. La CBG veut aller encore plus loin. Il s’agit désormais de généraliser cette norme à l’ensemble de l’entreprise ce qui à l’évidence inscrira dans la durée les avancées de toute nature ainsi déclinées. La norme ISO en effet n’est pas un examen de passage que l’on passerait une fois pour toute, bien au contraire, c’est un examen qui doit en permanence être renouvelé pour être mérité, et c’est une façon pour l’entreprise de signaler clairement à ses multiples partenaires qu’elle s’est engagée dans une vaste entreprise de perfectionnement et qui ne cessera jamais.
Sous la direction du Directeur Général de la CBG Monsieur KEMOKO TOURE et des membres du comité de direction, la CBG plus de 90% du personnel adhère à cette nouvelle vision avec enthousiasme, c’est suffisant pour rendre inéluctable une adhésion unanime dans un avenir proche. Cela signifie encore que dans l’entreprise chacun accepte d’avance de se remettre en cause, conscient d’enjeux majeurs à la fois pour l’entreprise et le pays.
C’est dans ce cadre que s’articulera l’avenir de la CBG. Les perspectives sont à la mesure des potentiels guinéens. La CBG ne cache pas qu’elle veut devenir numéro 1 mondial et insiste en cela pour dire que ce sera pour le bénéfice de ses actionnaires, dont la Guinée bien sûr, et de ses employés à l’égard desquels sa qualité de premier employeur du pays en fait un opérateur essentiel et conscient de ses devoirs. Les investissements programmés traduisent que l’élan impulsé ne ira de façon exponentielle. Sous la direction de son Directeur Général Monsieur Kémoko Touré, là, cette évolution remarquable promet une production qui ne n’arrête pas de croître et qui a atteint dernièrement 15 millions de tonnes tandis qu’à moyen terme on envisage un rythme de 30 à 40 millions de tonnes comme une perspective raisonnable. Les ressources financières qu’il faudra mobiliser sont à l’échelle des partenaires de l’entreprise et sans doute la Guinée verra là l’exemple achevé d’une entreprise modèle, respectueuse de l’homme et porteuse d’espoir pour tous.

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