Cette journée internationale célébrée sous le thème ‘’ Medias, Justice, et Etat de droit’’ a été mise à profit par les professionnels de medias pour jeter un regard sur les principes et règlements de la presse dans le monde en particulier celle de la Guinée. Rencontré par notre rédaction ce jeudi 3 mai 2018 l’ancien ministre de la communication a non seulement dépeint la situation actuelle des hommes de medias, mais aussi les défis que la presse guinéenne doit relever.
Guinée Diversité: Bonjour Monsieur Diallo
Boubacar Yacine Diallo: Bonjour
Le 03 mai nous avons célébré la journée internationale de la liberté de la presse, dites nous en quelques mots quel est l’état de la presse en Guinée ?
Du point de vu législatif, on peut considérer que le pouvoir a assez fait pour que la presse exerce librement. J’en veux pour preuve la dépénalisation des délits de presse et en plus les magistrats appliquent les lois sur la presse. Ce sont des avancées par rapport à certains comme le Sénégal où la dépénalisation n’est pas encore une réalité. Maintenant à l’intérieur de l’exercice même de la profession, on peut constater une réelle volonté d’intimidation de certains journalistes et voire téméraires qui ont envi de percer et d’aller au fond des choses pour informer correctement l’opinion. Ces menaces viennent à la fois du pouvoir d’Etat mais également des partis politiques où on voit de plus en plus des militants qui s’attaquent à des journalistes et à des radios privées donc, des agressions physiques et ça il faut le déplorer. Et autres chose : à l’intérieure même de la profession il y’a beaucoup de jeunes non journalistes qui sont venus s’autoproclamer journalistes et souvent ce sont eux qu’on voit et ce sont eux qu’on entend et leur mission c’est de venir ternir l’image de la profession.
Aujourd’hui, quels sont les défis aux quels la presse guinéenne est confrontée ?
Le premier défi est celui de l’existence même de la presse, parce qu’aujourd’hui tout le monde est devenu journaliste à travers notamment les réseaux sociaux et le pire c’est que beaucoup d’individus fabriquent de fausses informations pour créer une opinion autour d’intérêt égoïste et partisan et ça il faut être vigilant. Heureusement la justice est en train de se réveiller et voir en plus quelques structures de la société civile parce qu’on a remarqué de plus en plus des discours à caractère haineux ou raciste au détriment de l’unité nationale. Et l’autre défis c’est celui de la technique, c’est que nos medias ont du mal à se constituer à de véritable entreprises de presse. Première conséquence, les journalistes ne sont pas payés où alors assez mal payés ou quand-ils le sont ils ne reçoivent pas à temps leurs salaires. Deuxième chose c’est que les medias ne se développent pas.
Avec l’avènement de la nouvelle technologie, peut-on dire que l’avenir de la presse est en danger ?
Le danger aujourd’hui est celui d’observer que tout le monde est devenu journaliste. Chacun fabrique son information et la diffuse sur le support de son choix que l’opinion à tendance à croire. Quand quelqu’un écrit un blog, l’opinion pense que c’est un journal en bon et du forme et prend pour argent comptant toutes les informations publiées sur ce support là.
Qu’est ce qu’il faut pour remédier à tout cela ?
Il faut que la Haute Autorité de la Communication renforce son autorité et sa vigilance. Il faut que les associations de presse assainissent leur propre rang et aussi intensifier l’autorégulation pour éviter des dérapages parfois inutiles qui exposent souvent le journaliste alors qu’il aurait pu les éviter s’il était prévenu à temps.
Merci Monsieur Diallo
Merci à vous.