La Guinée se lance dans la lutte contre le mariage des enfants. La campagne a été lancée le vendredi 16 juin 2017, lors de la journée de l’enfant africain. Une journée organisée par la direction nationale de l’enfance.
Selon le rapport de l’Unicef d’ici 2050, le taux d’enfants qui se marient avant 18 ans connaîtra une hausse allant de 125 à 130 millions.
Mais malgré son adoption, les droits des enfants continuent d’être bafoués dans des pays africains. C’est le cas de la Guinée Où le mariage des enfants prend de l’ampleur. Selon des statistiques, plus 25,5% de jeunes filles se marient avant l’âge de 15 ans et 57,8% avant l’âge de 18 ans.
« Dans notre pays, 49,9 % des adolescentes de mon âge entre 15 et 19 ans ont déjà eu une grossesse, et 41,1% d’entre elles ont donné naissance avant d’avoir à peine l’âge de 18 ans. Nous, les enfants de Guinée, estimons que le mariage des enfants constitue un véritable frein à notre épanouissement », a souligné Hadja Idrissa Bah la présidente des enfants parlementaire de Guinée.
Le représentant de l’Unicef en Guinée, Marc Ruben a évoqué les méfaits liés au mariage précoce : « Le mariage d’enfant menace directement leurs droits à la santé, les filles mariées sont exposées aux infections sexuellement transmissibles ; le mariage d’un enfant compromet un droit à l’éducation, souvent contraint à abandonner l’école ». Pour lui, « mettre fin au mariage des enfants ce n’est pas une option, c’est une véritable obligation légale. »
Face à la recrudescence de ce phénomène, la présidente des enfants parlementaires de Guinée fait une doléance auprès des autorités guinéennes : « Nous les enfants de Guinée, demandons à l’occasion du lancement de cette campagne de lutte contre le mariage de l’enfant, de faire de notre Guinée un pays sans mariage des enfants. Un pays dans lequel les filles, les femmes jouissent du même statut d’égalité que les garçons et les hommes. »
Du côté du département en charge de l’Enfance, le discours reste le même. Pour une énième fois, le ministère de tutelle s’est engagé à promouvoir et à faire respecter le droit des enfants, même si sur le terrain le constat est tout autre.
Rappelons que c’est pour célébrer la mémoire des écoliers innocents massacrés à Soweto en 1976 par le régime de l’apartheid que la journée de l’enfant africain a été instituée.