Admiré d’un côté, moqué de l’autre et aujourd’hui, diminué pour toujours.

Alpha Condé a certes, marqué son passage en politique. Il a suscité des ambitions et il a surtout engendré des frustrations et des déceptions mais sans pourtant trahir son destin de président même si som rêve était de mourir au pouvoir comme ses prédécesseurs (Sékou et Conté).

40 ans de lutte politique, 11 ans au pouvoir, comme la vie d’un lion, Alpha Condé n’a jamais dépéri pour ses aspirations.

Comme un ambitieux sans conviction, Alpha Condé a incarné toutes les contradictions. Sa méthode de gouvernance était essentiellement le reflet de l’ancien temps, celui de Bonaparte, l’un de ses inspirateurs. Le maitre absolu et le pouvoir éternel.

Oubliant ainsi qu’il y a une éternité mais jamais un éternel.

Même le lion, fort et craint, finira toujours par plier devant la sagesse du temps et le poids de l’âge.

Comme pour dire chaque chose à un temps. C’est un peu la tragédie du Seigneur dans le livre de Pierre Corneil.

Lui qui a été un président distancé avec sa base, coupé de son histoire est aujourd’hui, un grand-père diminué par sa propre maladresse et pour ses choix ratés.

Ainsi, Alpha s’efface avec un pan de notre histoire politique.

C’est tout le résumé d’un combat démocratique qui s’écroule, très malheureusement.

Une leçon du pouvoir, certainement? Oui, bien sûr.

Il faut savoir partir à temps, des minutes bien avant qu’une seconde plus tard.

Cette triste fin d’un ancien président n’attire point de sympathies, au contraire, elle suscite plus de regrets et de déceptions. C’est dommage de lire de cette façon une page aussi importante de notre histoire.

Personne ne veut aujourd’hui être à sa place.

Et, on ne peut que prier et compatir mais pas pour partager ses douleurs profondes.

Rapide retour à votre santé, monsieur le président!

Par Habib Marouane Camara, éditorialiste.