Après cinq ans d'exil, l’ancien ministre secrétaire général à la présidence Tibou Kamara est rentré de son exil pour assister à l'investiture d'Alpha Condé, lundi.

En 2010, Tibou Kamara avait quitté la Guinée sur la pointe des pieds. Il avait fallu l’intervention de l’ancien président de la Transition, Sékouba Konaté, pour que le régime Condé, qui venait de s’installer, le laisse sortir du pays. Cinq ans après, l’ancien ministre secrétaire général à la présidence est rentré dimanche 13 décembre de son exil en héros, pour participer le lendemain à l’investiture d’Alpha Condé élu à un second quinquennat.

Tibou Kamara « est l’un des rares journalistes à avoir défendu le président Alpha Condé pendant son incarcération » à la Maison centrale de Conakry entre 1998 et 2001, confie un proche du palais présidentiel Sékhoutouréya. Qui rappelle qu’une vieille amitié lie les deux hommes et « qu’il est tout à fait normal qu’ils se retrouvent ».

Proche de Cellou Dalein Diallo ?

Et pourtant, il n’y a pas longtemps, Condé et Kamara ne parlaient pas le même langage. L’un critiquait sévèrement la gestion du pays par l’autre. Pourquoi ce refroidissement des relations entre les deux « amis » ? « Beaucoup voyaient Tibou, poursuit notre source, comme proche du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo ».

Désormais, les deux hommes semblent revenir à des meilleurs sentiments. Tibou Kamara ne souhaite pas revenir sur le passé. « Quand j’ai rencontré le président, la première et essentielle chose qu’il m’a dite, c’est à propos de l’avenir. Ce qui s’est passé avant appartient à l’histoire. Pour l’instant, regardons avec confiance et espoir notre avenir ».

Tibou Kamara serait-il prêt à faire partie du prochain gouvernement ? « Je n’ai pas d’obsession pour le pouvoir ni les postes, élude Tibou Kamara. Ce qui est important, c’est de retrouver mon pays, de recouvrer mes droits et libertés. »

Perspectives d’ouverture

La question reste donc posée. Depuis sa réélection, Alpha Condé se veut rassembleur, et promet un « gouvernement de compétents » pour un mandat apaisé. Certains évoquent l’éventualité d’une grâce de prisonniers ayant occupé des responsabilités politiques par le passé et le retour des exilés, à l’image de celui de Tibou Kamara qui, pour l’enracinement de la démocratie en Guinée, prône une cohabitation pacifique et intelligente entre les forces politiques.

« Je souhaite que tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, se sont retrouvés en exil reviennent pour être au service de la démocratie et du progrès économique de notre pays. Chaque Guinéen a sa place en Guinée », assure-t-il.

Avec JA

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