Ils sont nombreux des prisonniers qui ne bénéficient pas de l’assistance judicaire dit-on, ce qui est en principe une violation de leurs droits.
La plupart d’entre eux passent des années sans jugement .Certains auraient même épuisé les délais légaux de détention. Le jugement systématique des accusés et le nombre insuffisant des lieux de détentions seraient les principaux motifs évoqués par les autorités judiciaires. Selon des organisations de défenses des droits des prisonniers, en 2016 par exemple, sur 1537 détendus plus de 800 n’étaient pas jugé. Des données soutenues par Me Halimatou Camara, membre de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et du Citoyen :
« Ces cas sont énormes dans le pays. Moi personnellement l’année dernière, j’ai contribué à la sortie de prison d’un Monsieur qui n’avait plus de dossier et qui était incarcéré depuis 2004, il a perdu 13 années de sa vie avant de sortir en 2018 » déplore cette militante des droit de l’homme.
Elle relève à cet effet le manque de place dans les prisons guinéennes : « Toutes les prisons que nous avions sillonnée sont en réalité des prisons coloniales .La maison centrale de Conakry a été construite pour 300 personnes, mais de nos jours il y’a 1600 ou 1700 personnes. Le faite que les tribunaux de première instances ne tiennent pas suffisamment d’instance et le fait qu’ils ne respectent pas les délais de détention comme le veut le code de procédure pénale, favorise une surpopulation carcérale.»
Pour le procureur de la république près le tribunal de première instance de Mafanco, il est anormal que les détendus passent des années en prison sans jugement. Il apporte des précisions conformément à la constitution « Notre constitution dit que tout citoyen a droit à un procès juste équitable et dans un délai équitable raisonnable. C’est-à-dire, qu’un individu ne doit pas être détendu pendant plus longtemps comme le prévoit la loi en matière correctionnelle. Alors, quand l’intéressé commet un délit, la loi dit que s’il dure longtemps c’est 4 mois, à la limite c’est 8 mois ça ne doit pas dépasser cela sans qu’il ne connaisse son jugement. Si c’est un crime qu’il a commis, il ne doit pas faire plus d’un an sans connaitre son jugement,» précise Aly Touré.
Face à ces manquements, Me Halimatou Camara recommande à la population de s’intéresser aux questions de droit et aux autorités de mener les reformes judiciaires pour éviter de maintenir les citoyens en conflit avec la loi de façon prolongée.