La ville minière de Boké, dans l'ouest de la Guinée, a été le théâtre de manifestations de colère mardi et mercredi après un accident mortel, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Les mouvements de protestation ont commencé mardi 25 avril et se sont poursuivis jusqu’à mercredi en milieu de journée dans la ville de Boké, à 300 km au nord de Conakry, la capitale. Les manifestants dénonçaient le décès d’un jeune conducteur de moto-taxi mortellement fauché lundi soir par un camion de transport de bauxite.

Dégâts matériels

Mardi, les manifestants ont érigé des barricades, brûlé des pneus sur les grandes artères et attaqué des édifices publics et privés à coup de jets de pierres, a indiqué Abdoulaye Koumbassa, un habitant de Boké.

Dans la nuit de mardi à mercredi, les barricades ont été démantelées par les forces de l’ordre. Mais mercredi matin, des jeunes manifestants sont redescendus dans les rues et en ont érigé de nouvelles.

Selon des témoins interrogés sur place, les activités habituelles ont été paralysées jusqu’en milieu de journée : marchés, écoles, stations-service et divers commerces étaient fermés.

Plusieurs locaux ont été mis à sac, dont ceux de la société d’électricité, de la mairie et du Palais de justice, a dit un responsable municipal sous couvert d’anonymat. Des motos calcinées et des feux de signalisation arrachés étaient toujours visibles mercredi soir dans les rues.

Entre cinq et dix blessés

La police dénombre « cinq blessés légers » dans les violences, selon une source interrogée par l’AFP. Mais, d’après un responsable de l’établissement de l’hôpital de Boké, le bilan est plus lourd.

« Nous avons reçu une dizaine de blessés » de violences, a-t-il affirmé, ajoutant : « Nous gardons deux d’entre eux en observation ». Selon d’autres sources hospitalières, leurs blessures ont été causées « par des jets de pierre, du gaz lacrymogène » et des coups de matraque.

Les raisons de la colère

Outre la mort du jeune conducteur, les manifestants ont exprimé une « accumulation de frustrations », a expliqué un haut responsable de la gendarmerie. L’officiel a notamment évoqué « les coupures de courant, le manque d’eau potable et la pollution de la ville à cause des mines exploitées, sans retombées pour la population » de cette ville minière, hôte de nombreuses activités liées à l’exploitation de la bauxite, minerai qui permet de produire de l’aluminium.

JA

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