L’opposition républicaine s’est retrouvée en plénière ce vendredi au QG de l’UFDG à Conakry. Lors de cette plénière, le premier point de discussion était axé sur la mise en œuvre des recommandations contenues dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre entre le président de la République et le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. Le deuxième point, c’est l’augmentation de 25% du prix des produits pétroliers et les conséquences qui en découlent. En ce qui concerne Cellou Dalein déclare : « comme vous le savez, à l’issue de la rencontre que j’ai eu avec le président de la République le 02 avril, quatre recommandations avaient été faites. Des recommandations dont la mise en œuvre a été confiée à la commission de suivi de la mise en œuvre de l’accord politique du 12 octobre 2016. Ces points sont le contentieux électoral, l’adoption de la loi sur la CENI, l’audit et l’assainissement du fichier électoral avant l’organisation des prochaines élections législatives et enfin la conduite des enquêtes et la mise en place des assistances financières pour les victimes de nos manifestations pacifiques. Donc, nous avons passé en revue tous ces points. En ce qui concerne l’audit du fichier, à l’heure qu’il est, on n’a pas de visibilité. A un moment donné, on a vu arriver ici une mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Une mission exploratoire, nous disait-on. Alors que, consensuellement, la CENI, la Mouvance, l’Opposition et l’Administration avaient décidées de faire appel à l’expertise de l’Union Européenne, des Nations Unies et de l’OIF. A l’époque, nous avions indiqué que nous n’acceptions pas que ce travail soit accompli exclusivement par l’OIF. A ce jour, on n’a pas encore de bilan de ce qui a été fait. Mais, une réunion est convoquée lundi à la CENI, qui réunira l’ensemble des trois acteurs concernés, à savoir : la CENI et les trois groupes parlementaires. En ce qui concerne la CENI, comme vous le savez, la loi a été adoptée hier à l’assemblée nationale. En ce qui concerne les enquêtes et les indemnisations, aucune initiative n’a encore été prise. Il n’y a pas eu de commission d’enquêtes, il n’y a pas eu de mise en place de fonds destinés à l’assistance financière qu’on avait décidée d’apporter à ceux qui ont perdus des proches et à ceux dont les biens avaient été détruits à l’occasion des manifestations pacifiques de l’opposition. En ce qui concerne le contentieux électoral, aucun progrès n’a été accompli à ce jour. Donc, face à cette situation, l’opposition a décidé de donner encore une semaine au gouvernement, une semaine au delà de laquelle, l’opposition reprendra ses manifestations s’il n’y a rien qui indique une volonté réelle des autorités d’aller vers une solution juste et équitable.»
S’exprimant sur le deuxième point du jour en rapport avec l’augmentation du prix du carburant, le chef de file de l’opposition dira : « Nous comprenons parfaitement la population guinéenne, confrontée à d’énormes difficultés de survie, lorsqu’elle considère que pendant cette période de soudure, cette augmentation n’est pas acceptable. Elle n’est pas acceptable d’autant plus que, lorsque les prix avaient une tendance baissière, le gouvernement avait refusé d’appliquer le principe de la flexibilité que lui même avait fait accepter. Il ne s’agit pas pour nous de faire du populisme et de la démagogie, les guinéens sont confrontés à d’énormes difficultés de survie pendant cette période de soudure. Le gouvernement ne peut pas prendre une telle décision sans mesures d’accompagnement et sans au préalable avoir discuté avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats et la société civile. Donc, nous soutenons l’idée de prévoir immédiatement des mesures d’accompagnement très fortes, permettant aux guinéens de supporter une telle décision si elle devrait être maintenue. Nous savons qu’il y a beaucoup de possibilités pour le gouvernement de se créer des ressources et je dois vous dire, même le prix du riz va augmenter parce que le gouvernement a décidé d’imposer une taxe de 1,25% par sac de riz. Nous sommes très sensibles à la situation que vit actuellement notre peuple dans la misère, avec le chômage des jeunes. Nous pensons que cette mesure d’augmentation du prix du carburant ne devrait pas intervenir pendant cette période de soudure. »
Sur la loi relative à la commission électorale nationale indépendante (CENI) que viennent d’adopter les députés, il y a des dispositions sur lesquelles au départ l’opposition était réservée .Mais pour le leader de l’UFDG, c’est un consensus qui comporte parfois des avancées et quelques petites faiblesses : « c’est comme ça la vie, on ne peut pas obtenir tout ce que l’on veut. Sur la proposition de loi que nous avions introduite, il s’agissait d’une CENI technique. Malheureusement, au cours des discussions, nos partenaires ne souhaitaient pas une CENI technique et nous avons fait des concessions pendant les négociations pour avoir enfin une CENI à cette période. »