Deuxième semaine de perturbations des cours à Conakry. La grève des enseignants se poursuit ce lundi sur l’autoroute Fidel Castro, au niveau du pont Kénien. Les élèves du Lycée, collège 1er Mars en passant par ceux de Gbessia, Bonfi et plusieurs autres en banlieue de Conakry ont pris d’assaut la circulation, revendiquant le manque d’enseignants dans les salles de classe.
Un énorme embouteillage s’est formé sur l’autoroute. Au niveau de la SIG, des véhicules ont été caillassés. La circulation est restée bloquée par les élèves pendant plusieurs heures sur les principaux axes routiers de Conakry. La route le prince, fidèle à ses pratiques, n’est pas en marge de cette situation. Des jets de pierres ont été signalés un peu partout sur l’axe Hamdalaye-Bambeto-Cosa. Même scénario au niveau du lycée Kipé, où des élèves règnent en maîtres. Dans la commune de Dixinn, ce sont les élèves du lycée Donka qui empêchent la circulation en déversant des ordures sur la route.
Ces établissements d’enseignements secondaires de Conakry ont été tous perturbés ce lundi 20 novembre 2017 très tôt par des élèves en colères qui protestent contre l’absence prolongée de leurs enseignants dans les salles de classe. Le mot d’ordre de grève déclenchée par une frange du Syndicat Libre des Enseignants chercheurs de Guinée SLECG serait la cause de ces mouvements. Le lycée Donka dans la commune de Dixinn n’a pas dérogé à la règle de ces mouvements, comme le raconte Mamadia Camara, proviseur de ce lycée. « Les élèves des autres écoles sont venus alors que nous étions en train de sensibiliser les nôtres ça a commencé par le collège. Ça tapait sur les portes et sur les fenêtres, nous sommes descendus pour voir et les cailloux pleuvaient de partout. Dieu merci, il n’y a pas eu de blessés », explique-t-elle.
Mohamed Lamine Bangoura et Aly Cheick respectivement élèves au collège et lycée Donka, expliquent les raisons de leur mécontentement.
« Nous manifestons parce que les enseignants ne viennent pas et nos amis aussi qui ne veulent pas suivre les cours qui ont décidé de suivre les ordres de certains de nos professeurs nous empêchent de suivre normalement les cours en nous jetant des pierres en classe.
Il y avait aucun enseignant, seulement trois ou quatre qui étaient là. Et même ceux-là aussi n’avaient pas l’intention de donner les cours. C’est ainsi que les élèves se sont manifestés pour que ceux qui sont dans les classes sortent pour suivre le mouvement de grève en nous lapidant avec des cailloux », affirment ces élèves.
Une tentative de sensibilisation qui n’a pas porté ses fruits s’en est suivi, selon la proviseure du Lycée Donka. Les élèves acharnés, ont pris d’assaut les rues en barricadant l’axe Donka-Dixinn Terrace. Mamadia Camara déplore l’absence de forces de l’ordre pour maîtriser la situation.
« J’aurais souhaité que les forces de l’ordre soient là pour maîtriser un peu ces collégiens. Si on les avait maîtrisés, nous, on aurait pu faire les cours ce matin au lycée Donka », soutien la première responsable du lycée.
À allure où vont les choses, beaucoup redoutent le scénario de l’année dernière où les élèves avaient pris un congé forcé et que l’on avait enregistrés à de nombreuses pertes en vies humaines et de blessés graves. Aux dernières nouvelles, un élève aurait trouvé la mort par balle au niveau de Dabompa dans une échauffourée entre les agents de forces de l’ordre et les élèves.