L’ONG Club d’Avenir de Guinée a présenté jeudi 31 août 2017, son rapport sur le monitoring des services de santé dans les cinq communes de Conakry. C’était au cours d’une conférence de presse tenue au siège de ladite ONG à Madina-Boussoura (Matam).

Réalisé sur une durée d’un mois (du 1er au 30 juin 2017) cette enquête s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement des stratégies de proximité du contrôle citoyen de l’action publique dans la capitale Guinée.
Face a un parterre d’hommes de médias, Keffing Kouyaté président de l’ONG Club de l’Avenir a indiqué que l’objectif de cette étude qui a engagé au total 20 enquêteurs, vise recueillir des informations pertinentes, permettant d’informer les populations à la base sur les services de santé en général. Il s’agissait, dit-il, d’obtenir des informations sur la façon dont fonctionnent les services sanitaires, les acquis dont dispose leur commune en matière de structure sanitaire, les difficultés auxquelles sont confrontées les populations à la base en termes de soin de santé primaire. « Il consiste à déceler les faiblesses et les points forts des services de santé afin de formuler des recommandations pour leur amélioration », a fait savoir le président du Club de l’Avenir.

À en croire Keffing Kouyaté, cette étude financée par l’Union Européenne à travers le Programme d’Appui à la Société Civile Guinéenne (PASOC), a porté sur deux catégories de cible dont le personnel de santé et les citoyens dans les ménages.
Un accent particulier a été porté sur la gratuité de l’accouchement et des césariennes au cours de cette enquête, un sujet qui intrigue bon nombre de citoyens ces derniers temps. « Sur la question liée à la décision de la gratuité de l’accouchement et de la césarienne, seulement 4,4% des personnes interrogées disent ne pas être au courant de la gratuité de l’accouchement et de la césarienne. Par contre 95,6% sont informés de cette décision. Les 44,2% des répondants affirment que cette décision n’est jamais appliquée, seulement 9,3% estiment que la gratuité est souvent appliquée. Par contre 46,5% témoignent que cette décision est appliquée dans les hôpitaux. 57,8% des enquêtés affirment qu’ils ont payé de l’argent à l’hôpital lors de la naissance de leur dernier enfant contre seulement 42,2% qui ont bénéficié de la gratuité pendant le dernier accouchement. Toutefois, ceux ayant déclaré avoir dépensé pour l’accouchement de leur dernier enfant en ont dépensé en moyenne 417 000 GNF » à expliqué Keffing Kouyaté.

De son coté, Fodé Camara, le chargé des relations extérieures, a fait des recommandations à l’Etat, aux autorités sanitaires et aux partenaires Techniques-Financiers.

À l’Etat et aux autorités sanitaires :

De promouvoir l’accès des citoyens aux services de transports d’urgence médicale (ambulances).
De veiller aux respects des tarifs définis pour les services de santé en général et à la gratuité de l’accouchement et de la césarienne. Doter les structures sanitaires d’une politique communale de santé et vulgariser les moyens de contrôle du respect des règles de l’éthique et de la déontologie dans les structures sanitaires.

À plus de transparence dans la gestion des ressources sanitaires en passant par la publication de toute la traçabilité des subventions qui leur sont allouées.
De revoir à la hausse le budget du ministère de la Santé en termes d’infrastructures sanitaires publiques dans les différentes communes et de veiller aux respects des engagements des cahiers de charges lors des travaux de construction/rénovation ou équipement des infrastructures sanitaires publics.

Aux Partenaires Techniques-Financiers
Le renforcement des capacités des responsables de services des structures sanitaires en vue d’améliorer la qualité des services. De contribuer à l’amélioration des conditions de prise en charge et de protection des patients hospitalisés.
De soutenir d’avantage les ONG dans les actions de sensibilisations et d’informations des communautés sur les mécanismes d’hygiène et de prévention des maladies.
De développer et promouvoir la prise en charge de certains cas de maladie par les services sociaux et humanitaires.