Le président Hollande vient d’effectuer une visite d’Etat de deux jours sous les auspices du roi Mohammed VI, en présence de 60 patrons français. Au programme : signature d’accords et de contrats, notamment dans le domaine des transports et de l’agroalimentaire
À Rabat, le chef de l’Etat français a salué les « pas décisifs » accomplis par le Maroc vers la démocratie, même si des « attentes » demeurent. Le Maroc accomplit « chaque jour » des « pas décisifs » vers la démocratie et s’affirme comme « un pays de stabilité et de sérénité », a déclaré M. Hollande dans un discours au Parlement. Il a notamment évoqué l’adoption, à l’été 2011, d’une nouvelle Constitution, dans le contexte du Printemps arabe, qui garantit « la tolérance » et « reconnaît le caractère multiple de l’identité marocaine ».
« Je sais aussi, malgré ces progrès, ce que sont encore les attentes des Marocains », a ajouté M. Hollande. « Il y a des impatiences partout (…) mais je sais que vous avez la volonté de faire face et de réaliser ce que vous avez promis aux Marocains », a-t-il estimé.
Selon le président français, « il y a toujours des critiques, des améliorations, c’est votre responsabilité. Et notre devoir, c’est de vous accompagner ».
« Le Maroc maîtrise son propre changement, et ce n’est pas facile », a-t-il poursuivi, en référence aux Printemps arabes « qui sont prometteurs et en même temps porteurs de risques ».
le président français a pu savourer l’ovation debout que lui ont réservé les parlementaires marocains lors du passage de son discours sur le Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc mais que revendique les indépendantistes du Polisario.
« La crise au Sahel rend encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation », a souligné M. Hollande, et « la France soutient la démarche du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique acceptable » sur la base des résolutions de l’ONU, a-t-il dit.
Mais il a surtout réaffirmé le soutien de Paris au plan d’autonomie proposé par Rabat. Ce plan, « présenté en 2007 », « prévoit un statut de large autonomie pour la population » de cette région et, « je le redis ici, c’est une base et sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée », a-t-il lancé.
D’ici la résolution de ce conflit, qui entrave le développement de l’Union du Maghreb arabe (UMA), « tout doit être fait pour améliorer les conditions de vie de la population dans cette région », a-t-il noté.
A Rabat, François Hollande s’est également entretenu avec le chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane, des chefs d’entreprises français et marocains et des étudiants.
Après la signature mercredi d’une trentaine d’accords et de contrats bilatéraux, pour un montant de 300 millions d’euros, en particulier dans le domaine des transports, M. Hollande a exhorté les patrons français à investir au Maroc, alors que Paris a perdu en 2012 sa place de premier fournisseur.