Le Jeudi 5 Octobre 2017, l’humanité a célébrée le 50ème anniversaire de la journée mondiale de l’enseignement. En Guinée cette fête a été célébrée sous le thème :’’valoriser les enseignements et améliorer leur statut’’. A cette occasion, le professeur Alpha Condé a dénoncé la magouille dans le secteur éducatif guinéen.
« Comment voulez vous former des jeunes avec ces conditions là ? La Guinée était le seul pays ou on peut avoir le baccalauréat avec 7 de moyenne ! Moi, je suis enseignant, mais, on ne peut pas avoir le BAC avec 7 de moyenne nulle part. Donc, les écoles privées donnaient 15, 16 de moyennes aux candidats et le contrôle continu. Quand tu gagnes 7 de moyenne au BAC, directement tu es admis. On n’a pas formé ces jeunes, mais on leur a donné des BACS pour peupler les universités privées » regrette le président
De son coté, El hadj Amara Ballato Keita, porte parole des centrales syndicales de l’enseignement public a mis un accent particulier sur la précarité dans laquelle les enseignants exercent leur métier. « Les conditions de travail restent encore très difficiles, elles se caractérisent par un manque d’infrastructures, la vétusté de la plupart des écoles publiques, le manque d’équipement, les écoles a effectif pléthorique, le manque de formation continue, l’ insuffisance des enseignants qualifiés et la non réglementation dans le secteur privé de l’éducation, tout cela accompagné par un salaire insuffisant » déplore le représentant des centrales syndicales
Au nom des trois départements en charge du système éducatif, Ibrahima Kalil Konaté, ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est revenu sur les reformes engagées par la troisième république « Sous la troisième république ,Le recrutement la fonction publique de plus de 9000 nouveaux enseignants, la poursuite de la formation initiale et continue des enseignants, la revalorisation de la masse salariale en terme de solde et assistant de solde. La revalorisation des primes chercheurs sont entres autres des reformes déjà faites»
Dans son discours de circonstance, le locataire du Palais Sékhoutouréyah a insisté sur la tenue des états généraux de l’éducation
« Il ya un an et quelques, j’ai mis en place un comité avec le syndicat enseignant, parents d’élèves, tout le monde pour faire l’état des lieux de l’éducation, mais le résultat était scandaleux !!! » S’exclame le président.
Pour une éducation nationale performante, le président Alpha condé annonce la tenue des états généraux de l’enseignement dans les mois à venir
« On va faire des états généraux de l’éducation, comme on l’a fait dans le secteur de l’armée. On va faire avec tout le monde, les enseignants, les parents d’élèves et les représentants des étudiants pour que la Guinée ait une éducation nationale qui marche réellement» prévient le chef de l’Etat, avant d’ajouter « L’Afrique a ratée les trois premières révolutions industrielles. L’éducation à travers l’économie numérique pourrait alors permettre la Guinée de franchir un pas de géant pour son développement. Si vous voulez améliorer les conditions de vie des enseignants, il faut mettre fin aux a tous les systèmes de magouilles. Les enseignants ont des devoirs, ils doivent enseigner pour faire la recherche. Combien d’enseignants vont enseigner dans les écoles privées alors que c’est interdit ? Combien ? » S’interroge Alpha Condé