Washington Post et le Guardian révèlent des informations concernant les vastes programmes d’espionnage des communications et des données informatiques sans doute mis en place par les services secrets américains. Il y a d’abord eu les relevés téléphoniques, mais jeudi soir, on évoque un programme secret d’espionnage de grande envergure désormais connu sous le nom de code « Prism ».
Les deux journaux révèlent l’existence de « Prism » en publiant des extraits d’une présentation PowerPoint apparemment destinée à former les analystes de renseignement de la NSA, l’agence américaine de renseignement à l’étranger. « Prism » serait un programme ultraconfidentiel qui permettrait à l’agence de puiser directement dans les serveurs de neuf compagnies « partenaires » parmi lesquelles Microsoft, Apple, Yahoo, Google, Facebook ou encore Skype.
Les espions américains pourraient lire les courriels, les chats, regarder les photos, les vidéos et tout autre type de fichier échangés en ligne. Et même avoir accès à des noms d’utilisateurs et des mots de passe sans la moindre ordonnance de justice.
Des informations rapidement démenties par les compagnies concernées. Google a immédiatement déclaré, dans un communiqué, qu’il n’existait « aucune porte d’entrée cachée » à ses serveurs. Facebook dément fournir un accès direct à ses serveurs et Apple affirme n’avoir jamais entendu parler d’un programme baptisé « Prism ». Difficile de savoir où est la vérité. Ce vendredi matin, dans son article le Washington Post cite une note confidentielle du programme qui précise que « les compagnies sources doivent être protégées. Elles risqueraient de s’éloigner du programme si leur nom venait à être cité », est-il écrit.
La loi américaine interdit au gouvernement des Etats-Unis d’espionner des ressortissants américains ou des étrangers vivant légalement sur le territoire américain sans qu’il y ait des preuves d’une implication dans une activité criminelle. Officiellement, le programme « Prism » ne vise donc que les étrangers, mais les associations de défense des libertés civiles s’insurgent contre les risques d’atteinte à la vie privée à travers ce programme lancé sous George Bush après le 11-Septembre et que le Congrès américain a récemment autorisé de nouveau.