Des équipes de secours tentaient dimanche de sauver les rescapés coincés sous les décombres en Equateur, au lendemain du pire séisme qu'ait connu ce pays en près de 40 ans, qui a fait au moins 235 morts.

A Portoviejo (ouest), l'une des villes les plus touchées, des maisons détruites, un marché dévasté, des lampadaires au sol et des débris éparpillés sur les trottoirs témoignaient de l'ampleur de la secousse de magnitude 7,8, la plus forte en Equateur depuis 1979.

"Nous avons déjà sorti trois personnes décédées et nous pensons qu'il y en a 10 à 11 supplémentaires qui sont coincées", a indiqué à l'AFP un membre de l'équipe de sauvetage travaillant sur les ruines de l'hôtel El Gato, un bâtiment de six étages qui s'est entièrement effondré.

A Guayaquil, pourtant à près de 400 kilomètres au sud de l'épicentre, "on a énormément ressenti le tremblement de terre", a raconté Oscar Alava, un ingénieur de 41 ans. Mais "grâce à Dieu, il ne nous est rien arrivé. C'est le chien qui nous a avertis en aboyant".

Dans ce port de plus de deux millions d'habitants, un homme est mort écrasé dans sa voiture après l'effondrement d'un pont et une fillette a péri quand le toit d'un centre commercial s'est partiellement affaissé.

A Manta (ouest), ville proche de l'épicentre, "les maisons se sont écroulées, les réverbères sont tombés, les gens sont complètement désespérés, il y a des gens enterrés sous les décombres", a dit Miriam Santana, 40 ans, employée de maison.

Le vice-président Jorge Glas a annoncé un bilan provisoire de 235 morts et 1.557 blessés, précisant que plus de 189 répliques avaient été enregistrées après la secousse initiale, d'une minute environ. L'état d'exception a été décrété.

Deux Canadiens figurent parmi les victimes, selon les autorités de ce pays.

– Une trentaine d'hôtels détruits –

En visite au Vatican, le président Rafael Correa, qui a débloqué une aide budgétaire d'urgence d'"environ 600 millions de dollars", arrivera en avion à Manta à 18H30 (23H30 GMT).

L'Union européenne a annoncé l'activation du mécanisme européen de protection civile, pour aider ce pays sud-américain, tandis que le secrétaire d'Etat américain John Kerry offrait le soutien des Etats-Unis.

– 'La fin du monde' –

Dans la capitale, Cristina Duran, 45 ans, racontait s'être réfugiée dans l'encadrement d'une porte pour se protéger des vitres volant en éclats. "J'étais affolée et je voulais seulement que ça s'arrête".

"Mon Dieu, c'est le séisme le plus long et le plus fort que j'aie jamais ressenti de toute ma vie. Pendant un bon moment, j'ai eu le tournis (…) Je voulais sortir en courant dans la rue, mais je ne pouvais pas", a dit à l'AFP Maria Torres, 60 ans.

La secousse a en outre été ressentie dans le sud de la Colombie et au Pérou, apparemment sans faire de victimes.

Elle survient peu après les tremblements de terre ayant secoué depuis jeudi le sud-ouest du Japon, avec au moins 41 morts et un millier de blessés.

Mais "il n'y a pas de relation de cause à effet entre les séismes en Equateur et au Japon", a assuré David Rothery, professeur de géosciences planétaires à l'Open University britannique, soulignant toutefois que l'énergie totale du séisme "a probablement été 20 fois plus forte" en Equateur qu'au Japon.

Pour Miriam Santana, "c'était comme la fin du monde".

Avec l’ AFP

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