5,1 milliards de dollars de promesses de dons effectués, au titre des financements d’urgence et de redressement, desquels 2,4 milliards ont déjà été déboursés pour être orientés en urgence dans le but de combler notamment le déficit de l’action de l’Onu sur le terrain, pour un montant de 400 millions de dollars : Tel est le premier chiffre officiel du dernier sommet de Bruxelles sur Ebola au cours duquel, la France a évoqué l’annulation d’une dette de 320 millions d’euros en faveur de la Guinée.
Avec un leadership reconnu sur la gestion de la crise sanitaire déclenchée
dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest, le professeur Alpha Condé est reparti de Bruxelles avec un optimisme quelque peu mesuré, comme il l’a expliqué devant la presse européenne avec Mme Ellen Sirleaf Johnson, porte-parole des trois pays, le président Ernest Bai Koroma et le chef de l’Etat congolais Denis Sassou Nguesso, venu apporter son soutien aux trois pays, lui dont le pays a connu quatre épidémies d’Ebola entre 2000 et 2005 : « c’est un sommet qui a engendré beaucoup d’espoir, nous repartons confiants ». Car, effectivement, à l’ouverture du Sommet, la reine de Belgique a tracé les premiers signes d’espoir au Palais Egmont : « Le monde entier est venu au secours de vos trois pays, pour arriver au cas zéro Ebola, mais à condition de ne pas tomber dans la complaisance, en croyant que le pire est derrière nous ». « Il faut, dit-elle, entreprendre des mesures d’urgence pour Ebola et pour d’autres maladies, faire en sorte que l’économie démarre pour le bien des populations ».
Pour le président Alpha Condé : « Ebola zéro reste notre objectif. Malgré le recul de la maladie constaté par tous, nous ne devons pas relâcher la vigilance, les derniers moments d’une maladie sont plus difficiles à gérer que son début. C’est pourquoi, il faut renforcer la vigilance au niveau des communautés. Mais aujourd’hui, il faut une riposte globale pour combler la défaillance des systèmes sanitaires de nos pays ». C’est dans ce contexte que le Président guinéen a sollicité à Bruxelles des engagements financiers conséquents, qui ne soient pas essentiellement des annonces, puisque, dit-il, « nos populations écoutent et parfois croient que ces sommes sont déjà disponibles ». C’est dans le cadre de cette demande d’aide qui est implicitement un Plan Marshall, que le Président Condé a invité à multiplier les efforts budgétaires, et surtout l’annulation de la dette qui pourrait être un facteur important de développement du secteur privé.
La plupart des représentants des pays européens présents au Sommet, ont promis un rapide passage à l’acte, à l’instar de la Belgique qui affiche 39 millions d’euros d’engagements et déjà présente en Guinée par le projet ‘’Befast’’. Pour l’ancien Premier ministre belge, Louis Michel : « Il faut se battre pour mettre en place un partenariat entre les pays et la communauté internationale, notamment la mutualisation des moyens à tous les niveaux, et régler le problème du corridor sanitaire international. La crise n’étant pas terminée, personne ne doit être gagnée par la fatigue, l’autosatisfaction y compris au niveau des bailleurs de fonds ». L’administratrice du Pnud, Helen Clark, reconnait quant à elle que : « la tendance s’inverse, les écoles s’ouvrent, c’est un bon signe ». Constat fait également par David Nabarro, représentant de l’Onu, qui affirme : « la courbe de la maladie baisse, des efforts sont attendus pour convaincre les communautés réticentes. Les trois pays comptent 22 millions de personnes, donc il faut absolument renouveler les engagements financiers de l’année dernière ».
La Croix rouge quant à elle, a exprimé sa satisfaction sur les nouvelles thérapies : « Le test de dépistage en quinze minutes reconnait que la vapeur a été inversée, il y a une nouvelle confiance, mais il faut éviter une nouvelle flambée ». Ce qui fait dire au président Alpha Condé : « Il faut rester vigilants sur la surveillance épidémiologique pour garder le leadership de la riposte et du contrôle de l’infection. Ensuite, il sera utile évidemment d’identifier les points de relance de l’économie ». En conclusion, devant ses pairs, le chef de l’Etat guinéen a indiqué : « Ebola a été un drame pour notre économie, il faut redoubler d’efforts, ne pas baisser les bras. Je fais appel à la conscience de chacun, pour une réponse globale pour les trois pays de l’Union du fleuve Mano. Nous avons soumis un programme commun de développement post-Ebola, cela nous permettra de prévenir d’autres maladies, un plan Marshall, pourquoi pas ? Parce que nous sortons de la guerre contre Ebola ». Prochain rendez-vous, les 16 et 17 avril 2015 à Washington et en mai 2015 à New-York
Le Bureau de Presse de la Présidence