Cent cinquante personnes ont été tuées mardi dans le crash d'un Airbus A320 de Germanwings, filiale low cost de la compagnie aérienne allemande Lufthansa, dans une zone très difficile d'accès du sud des Alpes.
L'avion, qui effectuait une liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne), transportait 144 passagers et six membres d'équipage, ce qui en fait la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis plus de 30 ans.
Il s'est écrasé entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), dans la vallée de la Blanche, loin de toute habitation ou route d'accès.
"Il n'y a plus besoin de secours, tout le monde est mort", a déclaré à l'AFP un gendarme participant aux secours au Vernet, à quelques kilomètres des lieux du crash, bouclés pour les besoins de l'enquête.
Une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés à Seyne-les-Alpes, une commune voisine. Sur un grand pré servant d'aérodrome dans ce village fortifié, réputé notamment comme centre de vol à voile, une dizaine d'hélicoptères décollaient tour à tour pour se rendre sur la zone du crash.
– Visiblement bien trop bas –
Selon les premières informations de la compagnie il y avait 67 Allemands à bord, dont une quinzaine d'adolescents rentrant d'un séjour linguistique, selon une source espagnole. La vice-présidente espagnole a évoqué "45 passagers (qui) portaient des noms de famille espagnols".
Aucune cause du crash n'était immédiatement connue. "A ce stade, aucune hypothèse ne peut bien sûr être écartée", a dit le Premier ministre Manuel Valls, précisant qu'un "hélicoptère a pu se poser" sur les lieux de l'accident pour constater qu'il n'y avait aucun survivant et que "tout est fait pour arriver le plus vite, en milieu d'après-midi sans doute, sur le site du drame".
L'avion, qui avait 25 ans mais avait subi une grosse révision "à l'été 2013" d'après la compagnie, était visiblement bien trop bas. Il s'est écrasé vers 1.500 mètres, dans une zone où les sommets culminent à 3.000 mètres.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a indiqué avoir déclaré le vol en détresse à 10H30, alors qu'elle n'avait plus aucun signal radar de l'avion ni contact avec l'équipage, qui n'a pas lui-même émis de message de détresse.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a souligné les difficultés d'accès dans "une zone enneigée, inaccessible par des véhicules". "Les conditions météo n'étaient pas spécialement mauvaises", a ajouté le secrétaire d'Etat.
François Hollande a téléphoné à la chancelière allemande Angela Merkel, "bouleversée", qui se rendra mercredi sur place. Le président a également reçu le roi d'Espagne Felipe VI, qui entamait mardi une visite à Paris, finalement annulée en raison de la catastrophe.
La Maison-Blanche a fait savoir que le président Obama avait été informé du drame et que les Etats-Unis avaient offert leur aide.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu sur place pour coordonner les secours et devait être rejoint par ses collègues Ségolène Royal, dont dépendent les transports, Vidalies et des responsables allemands et espagnols.
Avec AFP